La paix dans le monde... Vaste utopie que tout un chacun revendique, le plus souvent quand il passe sur un plateau télé, et plus particulièrement à l'occasion d'un concours de beauté pour devenir Miss du Cochon en Languedoc 2010 (soit dit sans aucune animosité, c'est là qu'on fait les meilleures saucisses sèches, et autres dérivés... vivement le déjeuner...).
Pourtant, outre les stars de l'écran, le New Yorker se demande si d'autres classes sociales n'auraient pas plus vocation à être les véritables artisans de cette paix dans le monde.
Défenseurs des libertés
Et plus particulièrement, les archivistes. Pourquoi eux ? Parce que le thème de la Scone Foundation, récompensant l'Archivist of the Year, la semaine dernière, a pointé une fois de plus que ces derniers ne sont pas là pour remplir la tâcher fastidieuse de conservation de documents, mais pour « défendre les libertés civiles, encourager la transparence », mais surtout « faciliter la réconciliation historique entre d'anciens ennemis ».
Intéressant, c'était le thème de l'intervention du prix Nobel Nadine Gordimer, qui apostrophait Barack Obama au sujet de Cuba. Notons que pour coller à une actualité tout aussi contemporaine, la mobilisation en France des archivistes, bibliothécaires et documentalistes pour lutter contre l'ACTA, est une belle preuve de lutte pour la liberté d'expression.
Sauveur de l'humanité, ça fait beaucoup
L'archiviste investi d'une mission de pacification auprès de l'humanité ? Le sujet était d'autant plus brûlant qu'autour de la table se trouvaient des invités assez étonnants : Khader Salameh de la bibliothèque de la mosquée d'Al-Aqsa à Jérusalem, et Yehoshua Freundlich des Archives de l'État d'Israël. Ces deux personnes furent pour la première fois les colauréats de cette récompense. Animateur du débat, David Myers, directeur du centre d'études juives de UCLA, aura bien résumé la situation, expliquant que « la vocation de l'archive n'est pas simplement de préserver, mais de libérer ». (en savoir plus)
Et en ce sens, on peut compter sur les archivistes pour peut-être réconcilier Israéliens et Palestiniens, afin d'élaborer « une histoire commune qui honore, avec une auto-critique honnête, leurs deux traditions ». Et comme source de cette réconciliation, on cite le célèbre manuel d'histoire coécrit par des experts français et allemands.
Préserver les archives des uns et des autres, les confronter pour parvenir à une résolution du conflit ? Voeu pieux... ô combien honorable.