Retour en Août 2005, delta du Mississippi : l’ouragan Katrina s’abat sur la Nouvelle-Orléans. Les digues cèdent sur le lac Ponchartrain et les quartiers modestes sont engloutis. Zola Jackson, ancienne institutrice noire vit dans ces quartiers avec pour seule compagnie sa chienne Lady. Femme de caractère, elle refuse de quitter sa maison. Elle y est née dans cette ville, elle connait la montée des eaux « les crues, les ouragans, c’est notre lot à nous comme à d’autres la sécheresse, le désert qui avance » et « les digues tiendront, les figues contre le fleuve et celles contre le lac. Tout tiendra cette fois, on nous l’a promis… ». Mais les digues lâchent, la voilà prisonnière dans son grenier avec Lady. De l’annonce de l’ouragan à l’attente des secours, Zola remonte le fil du temps : un fils unique, brillant et adoré, mort dix ans plus tôt. Son mari qui avait construit de ses mains la maison et qui l’avait accepté elle et son enfant à la peau plus claire.
A travers Zola Jackson, Gilles Leroy pointe le doigt sur l’Amérique des différences, les privilèges d’être Blanc, les failles sur l’organisation des secours avec un beau de canif aux personnalités, caméras de télévision à l’appui, apporter leur aide.
Un livre très beau par la puissance des mots et cinglant de vérités pas très reluisantes.
« On ne quitte pas la Nouvelle-Orléans. On y naît, y crève. C’est comme ça.»
« Il ne faut pas grand-chose pour se faire détester dans ce pays où le monde aime son prochain, comme il est ordonné par la Constitution.»
Un grand merci à DIALOGUES pour l'envoi de ce livre.