Il est bien loin le temps du G20 où les chefs des plus grandes puissances affirmaient avoir repris le contrôle de l'économie en régulant le monde de la finance, du crédit, des banques, et des traders...
La spéculation qui frappe de nombreux pays en Europe tels que la Grèce, l'Espagne, le Portugal démontre que la finance tourne à plein régime, et que le capitalisme est en crise.
La Grèce est devenue la proie privilégiée des spéculateurs anonymes et institutionnels, depuis qu'elle a été saquée par des agences de notations qui n'avaient pas vu venir le dernier krach boursier, attribuant même d'excellentes notes à des banques et institutions financières qui tombèrent en faillite plus tard !
Ce pays est livré aux institutions financières qui spéculent sur les taux d’intérêts pour se distribuer des bonus. Les mêmes institutions financières furent sauvées à coups de milliards de dollars et d'euros par les États, dont la Grèce. Mais aujourd'hui, elles ont l'outrecuidance d'une part de spéculer sur les dettes publiques, dettes dont elles sont responsables, et d'autres part d'exiger des États une rentabilité accrue de leurs investissements !
Dans ce sombre tableau, n'oublions pas l'Union européenne qui - bizarrement après la victoire du PASOK- tombe des nues en découvrant l'endettement du pays ! L'UE devient la complice des spéculateurs et des agences de notation en laissant clairement entendre qu’elle ne fera rien pour sauver la Grèce. En attendant, les spéculateurs spéculent SANS AUCUN RISQUE sachant que la Grèce ne fera pas faillite puisque l'Europe fait de l'intox. Cette dernière ne prendra jamais le risque de fragiliser l'Euro et toutes les institutions européennes.
En l'espèce, l'Union européenne pratique le chantage pour imposer au peuple grec une cure d'austérité drastique, autrement dit l'UE agit comme le FMI dans les années 80-90 à l'encontre des pays d'Amérique Latine ou d'Afrique !
Aussi, l'UE "sauvera" la Grèce. Nous utilisons volontairement les guillemets parce que le "sauvetage" qui se dessine sera probablement une épreuve encore plus douloureuse que si la Grèce quittait la zone euro et n'appliquait plus les directives européennes.
La cure d'austérité sera un cauchemar pour le peuple grec : réformes structurelles de l'économie, privatisations massives, recul important de l'emploi public, licenciements, chômage de masse, démantèlement des services publics et des sécurités sociales, flexibilité, fin d'un revenu minimum, recul de l'âge de la retraite, misère, pauvreté...
A l'instar des pays qui respectèrent les prescriptions du FMI, les remèdes préconisés par l'UE pour sauver la Grèce risquent d'aggraver le mal. Au mal financier s'ajouteront d'autres maux : inégalités sociales accrues, désindustrialisation, vente à la découpe des richesses du pays pour le plus grand profit d'une oligarchie nationale et internationale.
Comme d'habitude, le capitalisme néo-libéral, si bien analysé par Naomi Klein, profite du chaos qu'il engendre pour mettre en place des réformes inégalitaires et injustes qu'il ne pourrait imposer aux peuples dans des périodes calmes.
Après la Grèce, probablement viendra le tour de l'Espagne, puis ceux du Portugal, de l'Irlande, et de l'Italie... Et puis celui de la France ?
Tout ça risque de finir très mal. Très très mal.
Combien de temps les peuples accepteront-ils de se laisser dépouiller par des politiciens néo-libéraux, des boursicoteurs incontrôlables et des institutions internationales non démocratiques ?
L'Union européenne devait être un rempart au néo-libéralisme. L'UE était censée construire l'Europe sociale d'après le dictionnaire des idées reçues rabâchées par nos amis socialistes et démocrates....
On en mesure le résultat.