Le boycott de Cuba dure depuis trop longtemps estime Nadine Gordimer, auteure sud-africaine et lauréate du prix Nobel de littérature en 1991, qui a demandé à Barack Obama de mettre fin à ces décennies d'embargo commercial et autres sanctions financières menées contre Cuba.
« Voilà quelque chose que je condamne : les États-Unis doivent lever toutes les sanctions et boycott contre Cuba, qu'ils soient d'ordre économique ou d'une autre nature. » Une réflexion qui suit plusieurs autres sur l'origine de l'apartheid en Afrique du sud et surtout le classement de Cuba, par les États-Unis dans la liste des pays à fort potentiel de terrorisme.
Dans une longue interview publiée dans le magazine La Jiribilia, l'auteure, qui a longtemps défendu l'île, réagissait après son invitation à la Foire du livre internationale de La Havane. On se souviendra que depuis l'incident de la Baie des cochons, voilà 48 ans, les États-Unis mènent une politique à l'égard de Cuba qui consiste surtout à dire non à tout.
Seul Ernest Hemingway semblait en mesure de rapprocher les deux pays, autour des écrits du romancier et de leur conservation.
Or, jusqu'à présent, si le président Obama essaye d'apaiser progressivement les tensions géopolitiques et d'assouplir les règles sur les visites et les transferts d'argent vers l'île, beaucoup reste à faire.
Nadine Gordimer est née en 1923, et ses récits se caractérisent par une remarquable (si, si...) analyse de la profondeur psychologique de ses personnages - pris dans des conflits sociaux et plus largement des tragédies humaines, où dilemme moral et situations politiques tendues se dessinent.