Magazine

Résistances au changement chez les ados

Publié le 08 février 2010 par Pierrotlefou

Article puisé ces derniers jours dans le Figaro. Comme dans le cochon, tout y est bon. Rien à jeter !

Éternel féminin et sempiternelle virilité 

Les modèles traditionnels sont loin d'être détrônés. Pas par les adolescents, en tout cas. Les stéréotypes liés aux genres semblent en effet avoir résisté à des décennies de mixité obligatoire. Depuis les années 1960, garçons et filles ont beau être éduqués ensemble, ils se réfèrent toujours aux mêmes clichés pour définir leurs différences. La femme ? Elle se caractérise avant tout par ses atouts physiques - féminité et séduction - puis par la maternité et la sensibilité, selon la grande majorité des 800 adolescents interrogés par Ipsos Santé pour le forum adolescences 2010 de la Fondation Wyeth, qui débute ce mercredi.

Quant à l'homme, il se distingue avant tout par sa virilité, son machisme et son travail, affirment les 15-18 ans sans que leurs aînés leur aient soufflé les réponses. La société n'aurait-elle donc pas changé ? «C'est le propre de la puberté de marquer la différence entre les sexes. Les adolescents ne sont pas très sensibles à l'égalité des sexes car cela remet en cause le changement qui est en train de s'imposer à eux», explique le pédopsychiatre Philippe Jeammet.

La mixité, au lieu de rapprocher les garçons et les filles, pourrait même accentuer le recours à des clichés de genres. «Face à un risque de confusion plus grand, de perte d'identité, les jeunes se raccrochent aux différences de base, souligne Philippe Jeammet. Des études scandinaves ont montré que les jeux auxquels s'intéressent les enfants sont plus marqués par sexe dans les classes mixtes.»

À l'heure des quotas de femmes dans les partis politiques ou dans les conseils d'administration, les jeunes garçons seraient presque réfractaires à l'air du temps. 29 % d'entre eux ne sont pas d'accord pour dire que les tâches doivent être réparties équitablement entre hommes et femmes. Un choix de vie que les jeunes filles plébiscitent de leur côté à 92 %.

Sans qu'il s'agisse d'une majorité, les garçons sont aussi plus nombreux à dire que le rôle des femmes est de faire des enfants. Tous ne désapprouvent pas non plus les différences de salaire entre les femmes et les hommes. «À force de dire que nous sommes tous pareils, ce discours peut devenir contre-productif, souligne Philippe Jeammet. On essaie d'abolir les différences mais les adolescents s'y raccrochent. Surtout les plus fragiles d'entre eux, les garçons qui ont un besoin de paraître plus grand ou certains jeunes issus de l'immigration désireux de se rapprocher de leur culture d'origine.»

Ces stéréotypes se retrouvent dans la perception de différents métiers, note Marie-Jeanne Philippe, rectrice de l'académie de Besançon et présidente du comité de pilotage interministériel pour l'égalité entre les filles et les garçons dans le système éducatif. «L'image des métiers reste sexuée. Il est encore difficile de faire valoir que les filières technologiques sont ouvertes aux femmes. Elles n'y sont d'ailleurs pas très bien admises, regrette Marie-Jeanne Philippe. Malgré tous nos efforts, nous avons du mal à équilibrer les statistiques.»

Mais il ne faut pas pour autant s'imaginer qu'une génération rétrograde est en train d'émerger. «Une fois le flottement identitaire de l'adolescence dépassé, les jeunes adultes semblent se montrer plus ouverts et plus souples que leurs parents», avance Philippe Jeammet.

Pierre Zimmer (Source Le Figaro)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pierrotlefou 1 partage Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog