Réchauffement climatique: Le naufrage du GIEC

Publié le 08 février 2010 par Objectifliberte



Il est impossible de suivre le rythme des découvertes de biais, d'erreurs manifestes et de mensonges délibérés mis au jour au sein du dernier rapport 2007 du GIEC. Depuis que, fin novembre 2009, les mels du Climate Gate ont défrayé la chronique dans la presse anglo saxone, y compris dans des organes très réchauffistes comme le Guardian (En France: quasiment rien...), des centaines de sites et blog, souvent d'excellente qualité, consacrés à la recherche des malfaçons de la science officielle du GIEC, prolifèrent. Résultat, Anthony Watts et Climate Audit ne constituent plus les seules source d'information référentes de qualité. Climategate.com, sppiblog.org, eureferendum pour ne citer qu'eux, complètent admirablement les blogs vétérans.

Bourdes du GIEC : la compil'

A ce stade, un point nécessairement non exhaustif sur toutes ces malfaçons détectées dans les rapports du GIEC est nécessaire.

Rappelons que les rapports du GIEC se divisent en trois sections:

  • Le Groupe de travail 1 (WG1) est supposé établir le réchauffement, son caractère exceptionnel, son caractère principalement anthropogénique lié aux émissions de CO2.
  • Le Groupe 2 (WG2) est censé détailler les calamités auxquelles la terre devra faire face si les prévisions du groupe 1 s'avèrent exactes.
  • Le groupe 3 (WG3) est supposé indiquer au monde politique les mesures les plus efficaces pour "sauver la planète" de l'apocalypse prévue par le groupe 2.

Les rapports 1 et 2 sont très copieusement mis à mal. Du coup, le troisième rapport n'a plus guère d'intérêt...

Groupe I : discrédité par le Climate Gate

Le Climate Gate, qui a confirmé des soupçons de fraude qui courraient depuis plusieurs années [depuis que McIntyre et McKitrick avaient découvert les erreurs graves des modèles mathématiques utilisés par Michael Mann], prouve sans ambiguité que les données de températures depuis la fin du XIXème siècles ont été sciemment trafiquées par un petit groupe d'activistes utilisant leur savoir scientifique pour délibérément tromper l'opinion et les décideurs politiques sur l'ampleur du réchauffement observé depuis la seconde moitié du XXème siècle.
Comme je l'ai déjà évoqué,  le sous chapitre 9 du WG1, le plus important dans toute la stratégie de communication du GIEC, puisque c'est celui qui lie les évolutions de températures à nos rejets de CO2, est tellement dépendant dans ses conclusions de la validité des travaux de Phil Jones et compagnie qu'il perd désormais toute crédibilité.
Ajoutons que les découvertes de MM. D'Aleo et Smith sur la déliquescence du système de mesures terrestres des températures retenues par l'antenne de la Nasa en charge de leur explotition, le GISS, lui même dirigé par James Hansen, un réchauffiste notoirement politisé renforcent considérablement, si besoin en était, le doute sur le caractère exceptionnel du réchauffement observé depuis les années 70...
Deux rapports exhaustifs sur le Climate Gate (Costella) et sur le Nasa Gate (Watts, D'Aleo, EM Smith) sont présentés ici.
Groupe II:  révélations en cascade

Mais le climategate avait occupé l'espace blogosphérique à la fin de l'année 2009, c'est sur les travaux du groupe II que pleuvent les critiques depuis le mois de janvier.
Tout a commencé avec le scandale des glaciers de l'himalaya, qui a montré que le GIEC, qui affirmait que son travail n'était issu que des meilleurs sources scientifiques, utilisait en parfaite connaissance de cause, et malgré les protestations des scientifiques honnêtes (il y en a) qui oeuvrent à ces rapports, des articles douteux diffusés par des organisations activistes telles que Greenpeace et le WWF, non relus par des vrais scientifiques et souvent rédigés par des personnes sans qualification dans les domaines concernés: journalistes généralistes, alpinistes, étudiants...
Voici une liste forcément non exhaustive des "erreurs" trouvées dans le rapport du GIEC:
Glaciers de l'himalaya: le GIEC a repris une étude non validée affirmant déjà bien imprudemment que les glaciers de l'Himalaya fondraient avant 2350, ce que nombre de scientifiques, notamment indiens, contestent avec véhémence. Mais le GIEC a subrepticement interverti deux chiffres pour dater la fonte à 2035. J'ai détaillé l'affaire ici, je n'y reviens pas.
Amazone Gate: Le rapport du GIEC prétendait que 40% de la forêt amazonienne souffrirait gravement d'une légère baisse des précipitations que provoquerait le réchauffement global. Or, il apparait que la source émane là encore du WWF et de l'IUCN, autre organisation écologiste politique, et que le papier cité a été écrit par... Un analyste politique d'une part,  et un journaliste freelance, activiste écologiste, d'autre part.  (synthèse du Daily Telegraph)
Mais après tout, la faiblesse des référence du messager n'indique pas que le message soit faux. Qu'en est il ? L'article des deux journalistes cités par le WWF/IUCN se réfère comme unique source à un article plus sérieux délivré par "nature", revue avec processus de peer review. Pourquoi le GIEC a-t-il choisi de ne pas s'y référer ? La réponse nous est donnée par Jean Martin, l'irremplaçable tenancier de "pensée unique", qui doit avoir bien du mal à suivre le rythme des révélations actuelles !  Il apparait que l'article original de Nature évoque... la perte de biomasse provoquée par la déforestation ou les feux et non pas comme celui indiquant une quelconque hyper sensibilité "à une variation même faible des précipitations " dont il n'est jamais fait mention dans l'article, et que le chiffre de 40% de la forêt qui souffrirait d'une baisse des précipitations ne figure nulle part dans l'article de Nature.
Bref, l'article de Nature a été cité de façon non conforme par le WWF, dont les donnateurs apprécieront l'honnêteté, et repris et encore amplifié par le GIEC, décidément plus proche de Lyssenko que jamais dans ses procédés de restitution du savoir.
Le Malaria Gate: Les lecteurs de ce blog qui ont il y a déjà deux ou trois ans visionné "the great global warming swindle" connaissent le professeur de l'institut Pasteur, Paul Reiter, spécialiste des maladies transmises par les insectes et notamment la malaria.  Reiter y stigmatisait les erreurs et mensonges du GIEC sur la propagation de la malaria, erreurs qui selon lui relevaient de la manipulation pure et simple. 
Reiter, dès 2005, avait attiré l'attention de la chambre des lords britannique sur les erreurs propagées par le GIEC en matière d'affirmations non étayées sur la malaria. Notamment, Reiter pointait du doigt le fait qu'alors que les recherches scientifiques de qualité sur cette maladie abondent, le GIEC ne reprenait à son compte que quelques papiers obscurs allant dans le sens d'une augmentation des latitudes d'occurrence de la maladie.
Reiter a dénoncé la mainmise d'activistes du WWF sur la rédaction de la partie du rapport du groupe II consacrée aux maladies tropicales, avant de claquer la porte du GIEC en 2005 et a dû menacer de procès cette institution pour que son nom soit retiré des listes de "scientifiques soutenant le consensus".
Rappelons, comme le fait Reiter, et avant lui de nombreux historiens, que la Malaria était courante en France dans les régions marécageuses jusqu'au début du XXème siècle, et que ce sont les progrès de l'hygiène et le recul de la pauvreté qui auront le plus fait pour éradiquer la maladie. Rappelons également que l'une des plus grandes épidémies européennes fut enregistrée... En URSS, au début des années 20, et que la Sibérie fut particulièrement touchée. La Finlande, riche en lacs, connut longtemps des problèmes de paludisme, éradiqué au XXème siècle également. Pourtant, le GIEC traite le paludisme comme une maladie purement tropicale !
Paul Reiter synthétise les connaissances sur cette maladie dans cet article en Français, et en profite pour planter un clou de plus dans la pseudo-science du GIEC.
WWF gate, Greenpeace Gate... : Ce ne sont pas moins de 17 papiers source du WWF qui semblent avoir servi de sources au rapport 2007 du sous groupe de travail n°2 du GIEC. Donna Laframboise en donne la liste ici.
Mais d'autres examinateurs indépendants sont allés plus loin. Cet article, outre les 17 références ci dessus, trouve 8 références de Greenpeace, organisme scientifique bien connu, ainsi que 11 références douteuses dont une dissertation d'étudiant et un magazine d'alpinisme...  Et il retrouve nombre de citations tout aussi discutables dans le rapport du GIEC de 2001.
Hollande Gate: non, il n'est pas question de la baderne inconsistante richophobe qui se crut premier secrétaire du PS pendant quelques années, mais d'une citation du rapport du GIEC qui a mis en émoi la ministre de l'environnement du pays des polders, qui s'apprêtait à faire étudier un plan de relèvement des digues sur la foi des révélations du GIEC...
Le GIEC avait cité des chiffres fantaisistes de pourcentage du territoire des Pays Bas sous le niveau de la mer et la part des richesses qui y étaient produites, affirmant que 55% du territoire et 65 du PIB néerlandais étaient localisés sous le niveau des eaux. Les bons chiffres sont de 24% et 19%.
Une telle "erreur", qu'un étudiant aurait pu corriger en deux minutes de recherche dans une bonne encyclopédie, sont absolument inimaginables dans un rapport qui se veut être la base de décisions politiques de très grande importance pour l'humanité.
Naturellement, le GIEC en rajoute dans le catastrophisme. Visiblement, les scientifiques Néerlandais restent placides. Voici ce qu'écrit l'office royal de météorologie dans ce pdf (227 pages tout de même):
Current technology enables the Dutch to reinforce its shore protection systems at socially acceptable costs (MNP, 2007b), even if the rate of sea level rise increases to 1.5 metres per century as a result of the increasing melting rates of the large land ice caps. (...) The Netherlands will probably be able to withstand climate change and rising sea levels for a number of centuries to come.
Africa Gate: le dernier en date des scandales du rapport du second sous groupe du GIEC concerne le continent africain (article exhaustif sur Eureferendum, synthèses dans le London Times et Climategate.com), et il est tout chaud de ce dimanche.
Le GIEC a affirmé non seulement dans le rapport du sous groupe II, mais dans le rapport de synthèse à l'attention des décideurs, que le réchauffement pourrait diviser par deux les rendements agricoles de "plusieurs pays d'Afrique" du fait de sécheresses accrues. Là encore, rien, absolument rien, ne vient étayer cette affirmation, à part une obscure productionde 2003, publiée sans peer review par un "institut du développement durable" canadien, rédigée par un climatologue Marocain qui y discute des risques de sécheresses au Maroc, en Tunisie et en Algérie, à partir de documents eux mêmes non sujets à peer review. Ce n'est pas une recherche mais un simple papier d'études de scénarios. Dans les propos du GIEC et de M. Pachauri, cela devient "un risque de division par deux des rendements agricoles dans quelques pays africains d'ici 2020". Pachauri n'a cessé de répéter cette affirmation dans de nombreux discours.
Rappelons que les observations satellitaires montrent qu'au contraire, le sahel reverdit, du fait de précipitations augmentées et de progrès dans les techniques agricoles employées. Mais de telles informations n'ont aucune chance de figurer dans un rapport du GIEC... Pas plus que les observations relatées par National Geographic montrant que le Sahara tunisien tendrait à reverdir (oh, légèrement) dans l'actuelle période de réchauffement.
Rapport III: des fondations économiques branlantes

Stern Gate ? Le rapport de Sir Nicholas Stern sert de bible à tous les alarmistes qui, sur la base des cataclysmes annoncés par le rapport II, nous disent qu'il faut dès à présent lutter contre nos émissions de CO2.
En 2007, Roger Pielke Jr écrivait un papier détectant une possible "faute de frappe" aux conséquences facheuses, puisqu'elle évaluait le coût de la possible augmentation des hurricanes liés au réchauffement climatique à 1,3% du PIB, alors que l'étude de référence vis à vis de ce chiffre citait 0,13%... une erreur de facteur 10 !
Or, le rapport Stern a été subrepticement corrigé, sans publication d'erratum, sans excuse, après que les rédacteurs aient eu connaissance du papier de Pielke. Or, le problème vient de ce que dans ce cas, les coûts calamiteux du changement climatiques cités par le rapport Stern ne correspondent plus aux pourcentages corrigés... Voilà qui méritera des investigations ultérieures, que je n'ai pas encore eu le temps de conduire.

Conclusions

On ne peut que se demander pourquoi toutes ces erreurs vont dans le sens d'un alarmisme accru, pourquoi dans plusieurs  cas, ces erreurs ont été maintenues dans le rapport du GIEC alors que des scientifiques honnêtes les avaient dénoncées. J'ai déjà évoqué les propos d'un scientifique indien proche du "boss" Rajendra Pachauri, le Lyssenko de Dehli, Murai Lal, avouant que les citations catastrophistes sur l'Himalaya avaient été conservées dans le rapport alors que "tout le monde" savait qu'elles étaient fausses, pour "frapper l'opinion et pousser les décideurs à agir".
Sir John Houghton, prédécesseur de Pachauri à la tête du GIEC, avait déclaré que si le GIEC n'annonçait pas de catastrophes, personne ne donnerait d'argent à la recherche climatique. Le rapport du sous groupe de travail numéro II apparait non plus comme un travail scientifique mais comme une oeuvre de pure propagande destinée - entre autres - à remplir les caisses des organismes de recherche se réclamant du GIEC, et à forcer la main des décideurs pour qu'ils entreprennent des actions servant les agendas politiques d'organisations activistes cachant sous le couvert d'écologie une entreprise visant à saper les modèles de développement que nous connaissons.
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Le Climate Gate : une affaire à suivre dans les prochains jours ! J'ai eu un peu de mal à tenir le rythme mais d'ici une semaine, je compte y revenir. De même je vais tacher d'alimenter un peu plus fréquemment le fil de "la gazette du climategate".

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