« Les fêtes de Noël,
c'est pour les gens qui sont heureux ».
Un portier d'un grand hôtel est retrouvé mort sur son lieu de travail en tenue de père Noël, le pantalon baissé et le préservatif encore bien placé. Erlendur, chef de la police de Reykjavik, découvre que derrière cette scène sordide, se cache une voix innocente qui avait su touché des milliers de personnes...
Après le très bon La cité des jarres et l'excellent La femme en vert, voici la troisième enquête de notre inspecteur islandais préféré. Soyons honnêtes, restons intègres et dignes jusqu'au bout, cet opus est en-dessous des deux premiers. J'aurais aimé dire le contraire car Arnaldur Indridason mérite tout le bien que je, et que tant d'autres, lui portent.
Cette enquête fait resurgir les fantômes d'Erlendur et nous permet d'en apprendre davantage sur le personnage. Car si le policier mène une vie simple que l'on pourrait nommer de pas très folichonne (et oui! C'est dur, dur d'être Erlendur !) (bon ! Elle était facile je vous l'accorde...), son histoire n'en est pas moins complexe.
Alors que s'est-il passé ? Trop d'éléments, trop de bois ont étouffé la flamme, le feu n'a pas pu prendre. Le lecteur est tiraillé entre l'enquête en cours, une enquête en jugement, le passé d'Erlendur, son envie de faire une place à une femme et sa relation avec sa fille toxicomane. Cette dernière mériterait que l'auteur s'y attarde car il ne fait qu'effleurer ce lien et, même s'il le réalise avec beaucoup de pudeur, il étouffe ce qui pourrait être une magnifique histoire de filiation.
Il est intéressant de remarquer dans ce volume des thèmes qui semblent être chers à Arnaldur Indidason puisqu'ils sont, jusqu'ici, traités systématiquement. Il s'agit de la violence et de la maltraitance que subissent les femmes et les enfants. Il ne peut donc qu'avoir mon adhésion, son prochain opus m'attend déjà sur une étagère. « Prends un ticket ! » j'ai envie de lui dire, « mais ne doute pas, ce n'est pas ma légère déception pour La voix qui m'empêchera de continuer ma route avec toi. »
Une lecture commune avec...
aBeiLLe, courez voir ce qu'elle en a pensé !
Extrait
« Elle souriait à cet homme qui se tenait devant elle, vêtu d'un gilet de laine boutonné sous sa veste fatiguée qui portait des pièces usées aux coudes, cet homme qui la regardait avec des yeux emplis de tristesse. Ils étaient à peu près du même âge mais il paraissait dix ans de plus qu'elle. La phrase échappa à Erlendur sans qu'il s'en rende compte. Cette femme avait vraiment quelque chose. Et puis, il ne voyait pas d'alliance.
- J'avais envie de savoir si je pouvais vous inviter au restaurant ici ce soir, le buffet de Noël, c'est un véritable festin ».