Ce début d’année 2010 est synonyme de nouveautés pour le Chantier de l’économie sociale. Après avoir relifté efficacement son site Internet, l’organisation de promotion de l’ESS québécoise a publié cette semaine son premier bulletin économique, baptisé Momentum. L’objectif de ce support est d’apporter un éclairage sur les réalités économiques auxquelles sont confrontées les entreprises de l’ESS et de clarifier le rôle qu’elles jouent dans l’économie québécoise.
Au sommaire : un aperçu des tendances 2010 pour le troisième secteur québécois, la stabilité et la pérennité des entreprises de l’économie sociale ou encore une mise au point sur la thématique des subventions publiques dont bénéficient les acteurs de l’ESS québécoise.
Le principe de ce bulletin est vraiment intéressant puisqu’il permet de positionner l’économie sociale québécoise comme un acteur incontournable de la structure socioéconomique du Québec, au même titre que les secteurs privés et publics. Cependant, je m’interroge sur le registre de communication qui est utilisé dans cette publication. En effet, à la différence des bulletins économiques ‘classiques’, Momentum est, à mon sens, partial pour ne pas dire militant.
Il laisse entendre que les entreprises d’économie sociale sont la panacée en matière de gouvernance, de mode de fonctionnement ou encore d’efficacité économique et dépeint l’entreprise privée de manière un peu caricaturale (elle serait par exemple étrangère à la gestion transparente). Je me demande si ce mode de communication qui consiste à opposer structure de l’économie sociale et entreprise classique est efficace. Il aurait été tout aussi pertinent de se limiter à exposer objectivement les forces économiques, sociales et financières des acteurs de l’ESS plutôt que de brocarder au fil des pages le modèle de l’entreprise privée. Bref, pourquoi ne pas avoir opté uniquement pour une communication positive par la preuve ?