Entretien particulièrement riche vendredi dernier sur France Inter avec Pierre Joxe comme invité.
Sans langue de bois, cet ancien ministre de l'Intérieur n'hésite pas à dire que :
"La peur vis à vis de la Jeunesse est une peur psycho-politique, qui est entretenue[...].
Je pense qu'il y a là, un danger à traiter la Jeunesse comme Ennemie."
Pierre Joxe évoquait également le rapport d'André Varinard (qui fut le président de la commission pour la réforme de l'ordonnance de 1945) et s'étonnait de la disparition du mot "enfant".
Pour rappel : l'ordonnance de 1945 a consacré trois principes essentiels auxquels les professionnels concernés, qui en connaissent les implications, restent très attachés:
- la primauté de l'éducation sur la répression ;
- la différentiation des peines entre majeurs et mineurs ;
- la spécialisation des juridictions pour les enfants.
Le droit à l'avenir de notre jeunesse devrait constituer une priorité politique. Ce n'est pas en stigmatisant les plus jeunes et en brandissant la menace d'une répression accrue - qui a déjà largement montré ses limites s'agissant des majeurs - que notre société va permettre à la jeunesse de se construire.