Pour le Mac/Val, Christian Boltanskia créé une œuvre beaucoup plus intimiste qu’au Grand Palais. L’environnement dans lequel le visiteur est invité à déambuler vous amène à vivre une expérience particulière qui vous fait toucher l’irréversible, l’ “Après ”.
On traverse un rideau sur lequel est projeté un visage anonyme, on se retrouve dans l’obscurité, inhospitalière, lugubre, une ville obscure, des éléments architecturaux géométriques, pleins et noirs, vous errez le long d’un chemin, on peut imaginer l’âme quittant le corps, cherchant sa destinée, passage au purgatoire, on rencontre quelques hommes qui marchent,
ils ne ressemblent pas à ceux de Giacometti au prix si élevé, quoique ayant la même quête existentielle, mais plutôt à ceux de Thomas Schütt-”Efficiency Men”, vus à la Dogana à Venise cet été, portant une lumière, si vous les approchez, ils vous posent des questions sur la raison de votre présence en cet endroit.
Puis vous arrivez au mur, rempli de portraits noirs, avec une lumière par intermittence, l’ “Après ” en lettres rouges. Rien, tout est effacé, dans l’après … Il vous reste à grimper l’escalier, qui vous mène vers les regards, photographies en noir et blanc.
Il y a la cabine d’enregistrement de vos battements de cœur, comme au Grand Palais pour les « archives du cœur » où vous pouvez ajouter vos battements à la collection des 15 000 déjà enregistrés. Christian B envisage d’ouvrir dans une île du Japon à Teshima, dans le cadre de la Naoshima Fukutake Art Museum Fondation, une bibliothèque sonore, dans laquelle on pourra écouter, même après notre mort nos battements de cœur enregistrés. Si vous le désirez vous pouvez les faire graver sur un CD numéroté, moyennant une contribution de 5 €. Mon numéro est le 3903. Curieusement j’en suis ressortie gaie et sereine.