Aller voir un film de François Ozon, c’est comme se lover dans du coton.. La force du lien entre chaque personnage semble toujours être unique.. sur un fond de lumière diffuse éclairant un univers qui n’appartient qu’à lui. Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, j’aime vraiment ce réalisateur.
Il a cette particularité de traiter les sujets les plus douloureux comme la mort et la disparition (Sous le sable) ou les déviances et fonds obscurs de l’âme humaine (Swimming Pool et 5×2) avec profondeur et vérité mais sans cette violence affichée et vulgaire dans laquelle certains réalisateurs ont tendance à plonger si souvent. Sa violence est plus que perceptible mais toujours diffuse au sein de sentiments qui gagnent en pureté.
Le Refuge est la continuité certaine de sa filmographie !
Synopsis : Mousse (Isabelle Carré) et Louis (Melvil Poupaud) sont jeunes, beaux et riches, ils s’aiment. Mais la drogue a envahi toute leur vie. Un jour, c’est l’overdose et Louis meurt. Mousse survit, mais elle apprend qu’elle est enceinte. Perdue, elle s’enfuit dans une maison loin de Paris. Quelques mois plus tard, le frère de Louis la rejoint dans son refuge.
Isabelle Carré (actrice magnifique entre autres dans « Entre ses mains » avec Benoît Poelvoorde), pur bijou du cinéma français, y est comme toujours confondante de naturel, authentique et émouvante. Enceinte dans la vraie vie, elle a accepté qu’Ozon la filme dans sa nudité et son intimité de future maman. Cette prouesse donne une dimension supplémentaire à ses performances cinématographiques habituelles. Un fort lien naît entre elle et le frère de Louis : Paul (Louis-Ronan Choisy — par ailleurs auteur-compositeur-interprète électro-rock..) qui tient totalement le choc. Le tissage de ce lien, comme une caresse, croît tout au long du film et donne naissance à des images à faire perler des larmes d’émotion..
J’ai donc été enveloppée de pur coton en cette fin de dimanche..