Il aurait été préférable, dès le mois de juillet 2009 et l’annonce par le président de la République du classement du thon rouge à l’annexe 1, que le gouvernement engage des discussions approfondies avec tous les pêcheurs, les scientifiques et les ONG.
Avec l’annonce faite le 3 février par le gouvernement d’accorder un délai le 18 mois permettant deux campagnes de pêche supplémentaires, le gouvernement improvise une décision qui ne satisfait personne, provoque la colère des pêcheurs, la déception des ONG. Que le président de la République ait pris des engagements totalement différents ne semble pas, par ailleurs, encombrer le gouvernement.
Etant donné que les volumes de capture ne permettent pas le renouvellement des stocks de thon rouge, la seule décision valable consistait à suspendre immédiatement la pêche au thon rouge, en veillant à compenser intégralement les pêcheurs du préjudice économique subi. La sauvegarde du thon rouge doit aussi s’accompagner d’une lutte ambitieuse et incessante contre la pêche illégale, qui prélève au mépris de toute règle de droit des volumes très importants.
L’inscription du thon rouge à l’annexe 1 de la CITES, qui se justifie d’un point de vue écologique, ne doit pas pour autant compromettre l’avenir de la pêche artisanale.
Au contraire, c’est ce modèle qui doit être préservé et soutenu, il est le seul à assurer la durabilité sociale, économique et écologique de la pêche au thon rouge et de la pêche en général.
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