Même si l'on peut penser que le pire de la crise est passée et qu'il faut reprendre espoir, il toutefois illusoire de penser que les problèmes sont derrière nous. Si la dégringolade est stoppée, en grande partie grâce aux différentes mesures de relance, l'économie ce stabilise au mieux sur un niveau nettement plus bas que ce qu'il était il y a 2 ans.
Il manque maintenant le moteur qui va relancer la machine! En effet, nous venons de vivre 15 ans de croissance exceptionnelle (malgré l'explosion de la bulle Internet et le 11 septembre) qui a été portée principalement par deux facteurs:
- La mondialisation de la production industrielle qui a permis un accroissement de la production tout en baissant les couts unitaires de production. Cette globalisation des échanges a également permis de mieux distribuer l'accroissement des richesses sortant de la misère absolue des centaines de millions d'êtres humains.
- Un perfectionnement considérable des technologies de télécommunication ainsi qu'une diffusion de ces technologies à travers l'ensemble de la population. Deux illustrations de ce phénomène. Au début des années 90, seule une petite minorité était relier à Internet en encore avec des vitesses de quelques kilobit par seconde. Aujourd'hui, une proportion importante de la population à accès au réseau d'information et les vitesses de connexion dépassent souvent le megabit par seconde. Par exemple je dispose maintenant d'une connexion à 100 Mbit/s alors que ce type de liaison était réservé aux artères principales de France Télécom il n'y a pas si longtemps. Deuxième illustration: la téléphonie mobile. Si l'on prend l'année 1993 comme référence, il n'y avait que quelques millions d'abonnés dans le monde et il y en a maintenant plus de 4 milliards, soit environ 60% de la population mondiale. Il faut également noter que le facteur télécommunication a été déterminant pour la mondialisation des services.
Il est certain que nous ne pouvons plus compter sur ces facteurs pour alimenter un nouveau cycle de croissance. De même en prenant un peu plus de recul, l'humanité a connu une période croissance sans pareille depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Cette croissance c'est accompagné d'une croissance considérable de la population humaine et de l'utilisation des ressources naturelles et il est certain que ce modèle de croissance ne peut pas continuer indéfiniment. D'une part, la ponction sur les ressources naturelles est insoutenable et d'autre part la population mondiale tend à se stabiliser et même si elle croit encore pendant encore une ou deux décennie se sera à un rythme beaucoup plus lent.
La crise financière que nous venons de vivre et dont nous allons encore subir les conséquences pendant de nombreuses années est à la fois un révélateur et un catalyseur des changement de mode de croissance que nous allons vivre dans le premier quart du 21ème siècle.
Mais quel va être ce modèle de croissance ? Il doit à la fois respecter notre environnement, tenir compte du vieillissement de la population tout en offrant la possibilité d'accéder au développement aux milliards d'être humains qui vivent encore dans des conditions difficiles et précaires. En bref, une équation très compliquée qu'il va nous falloir résoudre pour trouver les vrais solutions à la sortie de crise.