"Antoine n’avait que 21 ans, un âge où tous les espoirs, tous les projets sont permis. Il faisait partie de cette jeunesse corse profondément attachée à sa terre et prête à contribuer, par son travail, à lui assurer un avenir prospère. En quelques secondes, le ressort de vie qui animait Antoine a été brisé par l’acte insensé d’un autre jeune homme qui ne réalisait sûrement pas que sa propre existence allait basculer dans le chaos.
La passion des armes fait, depuis des siècles, le malheur de notre île. Elle transforme des hommes sans histoires en assassins. Elle conduit à ce que des vies soient fauchées, à ce que des familles soient brisées. Elle alimente la violence qui, sous des formes diverses et depuis trop longtemps, fait ici tant de ravages.
La force et le courage ne se puisent certainement pas dans la possession, la plupart du temps illégale, d’une arme à feu. C’est dans le caractère forgé par l’éducation qu’il faut aller les chercher. C’est dire la responsabilité des parents et des enseignants qui ont en charge la formation morale et civique d’enfants et de jeunes gens tellement tentés aujourd’hui par des jeux certes virtuels mais qui banalisent la violence physique. C’est dire aussi la responsabilité qui incombe aux Pouvoirs publics pour que le simple respect de la loi soit assuré et que la vie des gens ne puisse pas être aussi facilement mise en danger.
Profondément bouleversé par ce drame, je m’associe à l’immense douleur des parents d’Antoine Casanova, Martin et Marie-France, tous deux agents de la Collectivité Territoriale de Corse, unanimement appréciés, auxquels j’exprime, en mon nom personnel et au nom de l’Institution régionale, notre douloureuse et affectueuse sympathie".