« Tout impôt détourne des ressources d’une utilisation révélée préférée et financée par ceux qui la souhaitent pour l’affecter à des buts qui peuvent très bien n’être souhaités que par les agents de l’État » (Credo du Centre pour la concurrence fiscale)
Du côté du Boulevard de Grancy dans la ville de Lausanne si chère à un certain Moix, plumitif de troisième zone et intellectuel autoproclamé, se niche un bidule qui se nomme Institut Constant de Rebecque, avec la particule siouplait, histoire de faire plus classe et surtout plus mystérieux, peu nombreux étant ceux qui connaissent l’identité complète de notre Benjamin cantonal/national.
Le credo de l’Institut est admirablement contemporain et particulièrement tourné vers le bien des peuples. En voici deux exemples, perles parmi les pourceaux : » Ce que la Suisse doit redécouvrir, c’est la boussole lui permettant de sortir de façon ordonnée d’un étatisme à bout de souffle » ou encore « Dans quel autre pays [que la Suisse] trouve-t-on tant de prospérité et si peu de chômage, des taux d’intérêt si bas en l’absence d’inflation? Où les gens disposent-ils d’épargnes individuelles plus étoffées ? »
Réflexion libérale et recherche prospective, voici les deux mamelles de l’engin. Qui n’est pas qu’un machin puisqu’il se compose de redoutables experts parmi lesquels trône même un philosophe.
Faut dire que ce gratin est très proche d’une certaine Société du Mont-Pélerin (la maison mère des think tanks néolibéraux), dont le prochain Meeting annuel aura lieu en octobre 2010 à … Sydney, loin des yeux, du cœur et oreilles indiscrètes de l’Européen moyen qui travaillera, lui, au bien commun dans son usine en voie de délocalisation.
Le même aréopage, auquel il convient d’adjoindre quelques gugusses supplémentaires a fondé le bien nommé Centre pour le concurrence fiscale, qui a son siège au Liberal Institut de Zurich et des œuvres duquel est tirée la phrase du credo en exergue.
Le cœur de la mission de ce centre est encore plus d’actualité que Rebecque lui-même : « Seule une concurrence efficace des systèmes d’imposition peut diminuer à un niveau tolérable la charge fiscale pesant sur la société productive. Le Centre pour la concurrence fiscale entend contribuer aux plans suisse et international à une défense politique, économique et morale du concept de concurrence fiscale » peut-on lire dans son Je vous Salue Marie.
La Suisse et l’Europe sont remplies de façades comme celles-là. On en voit même qui soutiennent la recherche, dans une certaine direction uniquement, pour faire encore plus académique. Mais de fait, ce sont des groupes de pression et d’infiltration douce dont les membres se fichent comme de l’an quarante du sort des populations : on y parle profit, concurrence et baisse des impôts.
Pas de justice sociale ou de remise en question, même accidentelle, du dogme du libéralisme à tous crins. Ce sont de ces officines que naissent les joyeuses idées libérales chère entre autres à Hayek (pas Nicolas, l’autre, Friedrich August von ) ou Milton Friedman ayant conduit le monde au bord du gouffre en 2008, en le maintenant dans une panade historique depuis lors.
Il est important d’ouvrir les yeux et de tenter de discerner quelles sont les doubles appartenances des membres de ces groupes, car ils sont nombreux et influents et se retrouvent parfois là où on n’aurait pu les attendre.
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Tu Rebecque teras sur le dos de l’autre
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