Pour eux, il n'y a pas eu
de George Harrisson *,
pas de soutien
comme pour le Dalaï Lama,
guère d'indignation
telle que pour Gaza;
durant trente cinq ans
ils se sont battus seuls
car leur combat
gênait;
leur courage et leur soif
aiguë de liberté
n'a pas touché les esprits pieux
de l'Occident;
même l'Afrique : Rwanda comme Darfour
ont eu droit, fort justement, à la compassion
mais pas eux
qui, cependant, furent génocidés
et affamés dans des camps de concentration,
eux qui, en prime, subirent le tsunami
de plein fouet, eux, ceux du Sri Lanka tamoul
lâchés jusque par leurs frères de religion
de l'Inde qui les ont balancés aux vautours,
stigmatisés "terroristes" par décision
des gouvernements d'Europe "civilisée"
ils ont souffert
dans le silence général
des médias et des opérations Band Aid
cibles des atrocités les plus éhontées,
pourtant, ce fut comme
si ils n'existaient pas
et le pire, c'est qu'aujourd'hui
ça continue
toujours, sans que quiconque y fasse allusion.
Je veux attirer sur leur drame
l'attention
car après tout, pourquoi n'y auraient-ils pas droit ?
Ils sont des Hommes à la tête haute, vaincus,
il faudrait tout de même
qu'on s'en rende compte !
* Souvenons-nous : dans les années 1970, si je ne m'abuse, la cause de la lutte de libération du futur Bangla Desh de la tutelle
pakistanaise était devenue fort "à la mode", au point de mobiliser l'ex-Beatle Gorge Harrisson qui lui écrivit une chanson de
soutien.
Patricia Laranco.