Ma rencontre de blogueur avec Yann Moix

Publié le 07 février 2010 par Desiderio

J'ai décidé d'interroger un grand écrivain, cinéaste, critique et publicitaire français, Yann Moix.

LPCI : Bonjour monsieur Moix, merci de me recevoir et de répondre à mes questions au sujet d'Internet.
YM : Ne me parlez plus d'Internet ! C'est un domaine de censure ignoble ! J'ai été victime d'un délit de sale gueule et l'on peut créer des groupes FaceBook où l'on dit que l'on me vomit à la figure.
LPCI : Vous avez été censuré ?
YM : Oui, FaceBook a supprimé mon profil à ma demande et heureusement j'ai trouvé refuge chez mon grand ami Bernard-Henri Lévy du Point la Règle du jeu réunis qui lui est pour la plus grande liberté d'expression autopromotionnelle. J'ai donc pu y écrire tout le mal que je pense de la Suisse.
LPCI : Pourquoi donc la Suisse ? A cause de l'initiative populaire contre les minarets, des déboires du fils Khadafi, du secret bancaire, de l'affaire Polanski, de la vignette pour circuler sur les autoroutes ?
YM : Vous n'y êtes pas du tout ! Je suis un polémiste qui défend des causes plus nobles et surtout plus rentables commercialement. La Suisse n’est rien. La Suisse n’existe qu’en détruisant. En neutralisant. Ce n’est pas un pays neutre, non: c’est un pays qui neutralise. Elle vient d'en faire la preuve éclatante.
LPCI : Mais comment ? 
YM : Vous n'êtes donc pas encore au courant avec tout le bruit que je fais pour ameuter autour du livre que je sors ? La Meule, publié chez Grasset de mon cher ami Bernard-Henri Lévy à qui je dois tant de renvois d'ascenseur, 20 euros chez Amazon, tout port payé. J'y attaque la Suisse parce que j'ai appris que le camembert n'était plus le fromage préféré des Français et je suis décidé à défendre l'identité nationale. Je hais la Suisse. Sa gentillesse méchante, sa dégueulasserie bonbon, son calme rempli de dagues et de couteaux. Elle nous assassine en vendant de l'emmental par gondoles entières dans nos supermarchés.
LPCI : Mais encore ?
YM : Le fromage préféré des Français est devenu l'emmental. Vous vous rendez compte ? Un fromage sans goût et tout mou, emballé sous vide dans du plastique auquel il ressemble. C'est la mollesse dégueulasse. Voilà ce que sont les Suisses et l'emmental: des mous salauds. Un fromage qui n'a même pas de nom correct, puisque les Français le nomment gruyère en croyant que le gruyère possède des trous.
LPCI : Mais quel est le problème si c'est le goût de nos concitoyens ?
YM : Vous n'y êtes pas. S'il y a un pays inutile, c'est bien celui-là. C'est une dictature soft, nulle, qui ne génère rien, ne propose rien, ne fait qu'entériner les décisions des autres. La Suisse, c'est le néant. Elle s'impose par les trous que l'on voit dans l'emmental. Si nous n'y prenons pas garde, nous serons tous aspirés par ces vides au milieu du fromage. Moi, même, je ressens ce vide : mon cerveau ressemble déjà à de l'emmental.
LPCI : Et que voulez-vous faire ?
YM : D'abord vendre mon livre et aller sur tous les plateaux de télévision. J'y défendrai mon idée de la liberté du commerce. Il nous faut déclarer la guerre à la Suisse afin de lutter en faveur de mon idée de la démocratie. Je suis en train de monter une pétition avec mes amis Romain Goupil, Bernard-Henri Lévy et André Glucksmann afin que l'Union européenne et l'Otan interviennent afin de bombarder de manière chirurgicale les usines d'emmental, que ce pays soit placé sous tutelle de l'ONU ensuite puisqu'il bafoue notre identité nationale. Je suis avant tout un camembertiste !
LPCI : Mais déclarer la guerre à un pays neutre depuis des siècles et fondateur de la Croix rouge, cela ne se fait pas, voyons. 
YM : Pas du tout ! Au contraire, c'est plus facile de s'attaquer à un pays pacifique qu'à un doté de l'arme nucléaire. Quand il y a la guerre, Suisse, tu te carapates. Tu regardes tes chaussures. Tu vas tranquillement te promener en montagne. Tu respires le bon air parmi les gentils (petits) oiseaux. Exterminons les Suisses jusqu'au dernier avant qu'ils nous imposent les roestis, le Nesquick et le Muesli ! Cela sera une excellente campagne de publicité pour mon livre (en vente dans toutes les bonnes librairies.
LPCI : La tradition des blogues veut que vous nous offriez une choucroute.
YM : Une choucroute, ce ne serait pas suisse par hasard ? Vous avez une tête de Suisse avec vos questions étranges.
LPCI : Euh... pas du tout.
YM : Je viendrai cracher sur votre blogue ignoble si cela me permet de vendre quelques livres de plus.
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