J’ai acheté ce livre à la suite d’une lecture que le poète belge Jean-Pierre Verheggen et Jacques Bonnaffé avaient réalisé à la librairie du centre Wallonie Bruxelles. Ce fût déjà un grand moment de les écouter. C’en est un autre que de le lire.
Sodome et grammaire est caustique, manipule la langue, la retourne. Le « vieux poète » ne se laisse pas avoir par les rappeurs, les slameurs, loin de la poésie.
« Rappeurs, slameurs, encore un effort pour être poètes !
C’est d’autant plus vrai que personne ne cherche à vous en empêcher ! Au contraire ! Parlez ! Parlez même d’abondance ! Chattez, salmez, tchatchez, rappez en cadence, breakez en transe – que sais-je ? – exprimez vos différences ! Y compris celles qu’il y a entre ces différents genres !
(...)
Parlez verlan si ça vous chante mais parlez verlan comme l’aurait fait Paul Verlaine en son temps, parlez-en en poètes, parlez en Paul verlan tant qu’à faire ! Crezusez-vous la tête ! «Écrivez ! Insistez ! Récrivez ! Bossez d’arrache-vers et d’arrache-pied tout en faisant de la langue un travail et une fête ! Tout en exubérance autant qu’en patience ! (...) »
Ce texte, sorte de rebellion contre la mauvaise poésie que l’on nous impose quotidiennenent vient ponctuer un livre de poèmes tout aussi beaux et forts les uns que les autres. Des poèmes où l’on n’oublie pas de rire, où le sérieux est à la poubelle. Rien qu’à regarder leurs titres, nous avons déjà un échantillon de ce qu’il va nous attendre à la lecture : « Poème légèrement rayé, Poème pour finir en enfer, Poème pour les fêtes de fin d’année, Poème qui a beaucoup trop bu, Poème pour Par Contre, Poème très peu catholique, Poème pour rappeler que la Peinture est souvent mal vue.. »
Janvier 2008
ISBN 978 2 07 011980 6