Petit Pierrot T1 : décrocher la Lune

Publié le 07 février 2010 par Litterature_blog
Petit Pierrot est un rêveur. Il ne vit pas de grandes aventures, n’affrontent pas des monstres poilus ou des ennemis sanguinaires. Son monde est celui d’une enfance pleine de poésie et d’interrogations à la fois simples et pertinentes. Fasciné par la Lune (quoi de plus normal quand on s’appelle Pierrot ?), il ne se lasse pas de la contempler et imagine avec elle les jeux les plus surprenants. Il dialogue avec son animal de compagnie, un escargot qui représente en quelque sorte le monde des adultes et tente parfois de le ramener à la réalité. Difficile d’en dire plus sans en dire trop. C’est un regard plein de tendresse sur l’enfance, ce moment de la vie qui fleure bon l’innocence et où tout semble possible.
Le couple humain/animal de compagnie n’est certes pas nouveau en bande dessinée : Snoopy et Charlie Brown, Boule et Bill, Calvin et Hobbes, Lucky Luke et Jolly Jumper… Mais l’escargot est à ma connaissance une première. C’est un peu le Jiminy Cricket de Petit Pierrot, tenant à la fois le rôle du confident et de la bonne conscience.
Cet album au format atypique (27x25 cm) est un recueil de petites scènes de deux pages maximum. On y trouve aussi de magnifiques illustrations pleine-page qui feraient à n’en pas douter de magnifiques ex-libris dignes des plus beaux travaux de Roba en la matière. Graphiquement, le personnage de Varanda me rappelle le Jojo de Geerts : un gamin en culotte courte avec une tête proéminente et un regard malicieux qui vous fait fondre. Les couleurs aux tons sépia accompagnent parfaitement le dessin. Bref, voila un bel objet-livre (papier épais, cahier cousu..) qui comblera aussi bien les parents que les enfants.
Deux petit bémols toutefois : il manque le dos toilé qui aurait vraiment donné un plus à l’ensemble (il faut dire que je suis un fan absolu des dos toilés !) et le prix est un peu excessif et constituera un frein pour beaucoup d’acheteurs potentiels. J’avais déjà fait cette remarque à propos des Comptines malfaisantes chez le même éditeur. Il faut croire que les éditions Soleil ont choisi de mettre en œuvre une politique commerciale sur ce type de collection pour la jeunesse qui pourrait se résumer par le slogan « c’est beau mais c’est cher ».
Quoi qu’il en soit, dans le cas du Petit Pierrot, l’investissement ma paraît justifié. Rangé en évidence dans la bibliothèque familiale, ce bel album fera partie de ceux que l’on prend plaisir à relire régulièrement. Et en ce qui me concerne, il n’y en a pas tant que ça.
Petit Pierrot, d’Alberto Varanda, éditions Soleil, 2010. 17 euros.
L’info en plus : Petit Pierrot est né sur un blog (http://petitpierrot.vefblog.net/) en juin 2008. Une belle occasion pour ceux qui auront découvert ce petit bonhomme grâce au livre de continuer à profiter de son univers si attachant sur la toile.