Magazine Cinéma
L'histoire
L'automne 1952. Une jeune médecin urologue et magnétiseur qui pratique dans un hôpital de la banlieue de Moscou cherche désespérément à tomber enceinte de son mari, un physicien désabusé qui ne survit que grâce à l'amour qui le lie à sa femme. Cette dernière est à son grand effroi appelée secrètement à soigner Staline, malade, au seuil de la mort, et qui vient de se débarrasser de son médecin personnel. Le dictateur s'insinue dans le couple et installe avec la jeune femme une relation où se mêlent confidences et manipulation. Tour à tour amical et pervers, le monstre livre son art de la terreur comme on ne l'a jamais vu.
Mon avis
Marc Dugain déjà adapté au cinéma par François Dupeyron avec le très beau La chambre des officiers, s'adapte cette fois lui-même pour son premier film. Ce premier long métrage ne manque pas de qualités tout en ayant un gros défaut de débutant. Ce défaut est une mise en scène vraiment très classique et très académique pour un sujet qui aurait mérité un peu plus de punch et de force. Cela fait aussi parfois un peu trop théâtre filmé. Malgré tout on peut se satisfaire de plusieurs choses. Une certaine ambiance colle bien à l'histoire et on ressent bien ce que devait être la chape de plomb qui couvrait l'URSS à cette époque. La peur au ventre permanente pour chaque citoyen, quelque soit son niveau social. Visuellement les images de Yves Angelo, grand maître français de la photo, sont magnifiques, grises et froides, juste comme il faut. Mais ce qui est vraiment à voir c'est l'interprétation colossale d'un André Dussolier méconnaissable et saisissant en Staline. Certainement le morceau de bravoure de sa carrière. C'est assez troublant. On ne voit plus l'acteur pour ne voir que le personnage. Aussi bon soient-ils l'excellente prestation du couple Marina Hands-Edouard Baer est éclipsée par celle du dictateur russe. Le fait que le film soit entièrement en français ne gâche rien, on y pense même pas. Des esprits chagrins auraient voulu le tout en russe. A part Mel Gibson personne ne tourne de films dans les langues d'origine de l'intrigue et surtout pas les américains, alors ici, y a pas de quoi en faire une affaire...Un premier film honnête donc, qui prévaut surtout pour son interprétation et son ambiance oppressante. On attends la suite pour l'écrivain-metteur en scène Marc Dugain.
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