Il y a environ une semaine, on apprend que Dany Villanueva risque de se faire renvoyer dans son pays d’origine, le Honduras. Il n’y a rien d’extraordinaire dans une déportation sauf… Sauf quand on s’appelle Villanueva. Sauf quand on est le témoin principal dans un procès tentant d’expliquer la mort de son frère.
Flashback
9 Août 2008 – Montréal-Nord. Six jeunes jouent aux dés dans le parc. Ils misent de l’argent. Le règlement municipal interdit les jeux de hasard. Deux agents de police sortent de leur voiture et interpellent les joueurs. Ça tourne au vinaigre; les paroles fusent, la tension monte. Fredy Villanueva, alors âgé de 18 ans, tombe sous les balles de Jean-Loup Lapointe, un officier de police.
Suivront émeutes et protestations anti-policières telles que Montréal n’en a jamais connu.
Et puis… deux ans plus tard, les médias rapportent que Dany Villanueva pourrait se faire expulser du Canada. Son casier n’est pas vierge et deux journaux locaux ébruitent des rumeurs de gang. « Information erronée », rétorque un autre journal montréalais. Rien ne relie directement Dany Villanueva aux gangs de rue.
Mais avec le temps, les questions se multiplient. Brutalité policière, profilage raciale, intervention justifiée ou tout un simplement malentendu? La justice n’a pas dit son dernier mot. Elle a besoin d’entendre les témoins.
Mais quel genre de témoin sera Dany?
Son avocat se demande pourquoi on attend l’ouverture du procés pour parler de déportation. Selon lui, « on » voudrait empêcher son client de témoigner lors du procès.
Malgré tout, on apprend vite que la déportation de Dany est différée au mois de mars. Le procès reprendra la semaine prochaine et il semblerait que le témoignage de Dany figure toujours dans l’agenda. Pourra t-il se rendre à la barre pour donner sa version des faits? Son témoignage sera t-il crédible?