Les 5 adversaires à la loupe

Publié le 06 février 2010 par Misterrugby

Angleterre : Johnson déjà sous pression
Un grand joueur fait-il un grand entraîneur ? Martin Johnson, l’ex-capitaine des champions du monde 2003, est loin de connaître les mêmes succès en tant que sélectionneur du XV de la Rose (8 défaites en 14 matchs). Mais l’ancien deuxième ligne annonce qu’il dispose, avec les retours de Delon Armitage, le plus francophone des Anglais, Nick Easter et Mark Cueto, du meilleur effectif depuis sa prise de fonction en 2008. Il serait temps, car la grogne monte outre-Manche : l’Angleterre n’a plus remporté le Tournoi depuis 2003, ce qui n’était pas arrivé depuis les sombres années 1980. Pis, certains joueurs reprochent à « Johnno » de les enfermer dans des schémas trop restrictifs. Seule bonne nouvelle, le retour au premier plan de Jonny Wilkinson qui revit à Toulon. Suffisant pour retrouver le haut de l’affiche ?

Écosse : confirmer l’éclaircie
Marc Lièvremont a récemment qualifié les Écossais (ci-dessus, le buteur Chris Paterson) de « All Blacks du Nord », saluant ainsi leur état d’esprit joueur. Mais la comparaison s’arrête là. Avant-dernier lors des deux dernières éditions du Tournoi, « cuillère de bois » en 2007, le XV au chardon est condamné à jouer les faire-valoir, du fait de l’étroitesse de son réservoir et du déclin du rugby dans les Highlands (moins de 20 000 licenciés). S’il faut une raison d’y croire, la victoire surprise – et historique – à l’automne contre les Wallabies (9-8) pourrait servir de déclencheur aux coéquipiers des anciens Catalans Chris Cusiter, promu capitaine, et Nathan Hines. L’entraîneur, Andy Robinson, après son calvaire à la tête de l’Angleterre (13 défaites en 22 matchs), espère frapper un grand coup d’entrée face aux Bleus.

Pays de Galles : l’heure du rachat
Dans la foulée du dixième grand chelem de son histoire en 2008, le pays de Galles s’est raté l’an dernier (4e). La tournée de novembre ne l’a guère rassuré (défaites contre les All Blacks et l’Australie). Après des débuts fracassants, l’entraîneur néo-zélandais Warren Gatland est attendu sur sa capacité à remobiliser des joueurs qui ont pourtant franchi un cap grâce à la Coupe d’Europe (les Ospreys seront opposés à Biarritz en quart de finale). Le potentiel des Diables rouges n’est plus à démontrer : un pack solide, emmené par son capitaine Ryan Jones (photo ci-dessus), et une ligne de trois-quarts redoutable, à l’image de l’ailier de poche Shane Williams (48 essais en 68 sélections). Comme il y a deux ans, tout commence à Twickenham. On sera donc vite fixé sur le potentiel du XV gallois…

Italie : éviter la « cuillère de bois »
Les années se suivent et sont amenées à se ressembler. Depuis son intégration en 2000, l’Italie (ici, Martin Castrogiovanni), poursuit son douloureux apprentissage (6 victoires, 1 nul, 43 défaites). Nick Mallett, successeur de Pierre Berbizier, n’a pas réussi à confirmer la belle performance de 2007 (succès en Écosse et face au pays de Galles). D’autant plus difficile, cette année, que l’omniprésent troisième ligne du Stade Français, Sergio Parisse, est blessé. L’ouvreur de Bayonne, Craig Gower, ancien international australien à XIII et naturalisé à la faveur d’un grand-père né en Italie, connaîtra son baptême du feu dans le Tournoi à Dublin. Bienvenue dans l’enfer de Croke Park.

Irlande : assumer le statut de favori
Le plus dur commence. L’an passé, l’Irlande (ci-dessus, Jamie Heaslip), a décroché son premier grand chelem depuis 1948 et fini l’année 2009 invaincue (seul accroc, un match nul contre l’Australie, à l’automne). Ajoutée aux succès à répétition des franchises du Munster et du Leinster (3 des 4 derniers titres en H Cup), la domination des coéquipiers de Brian O’Driscoll (BOD) sur l’Europe est totale. « Is BOD better than GOD ? » (« BOD est-il meilleur que Dieu ? »), a même osé l’Irish Times. En un an, l’entraîneur Duncan Kindley, ancien mentor du monstre Munster (titres européens 2006 et 2008), a décomplexé le XV du Trèfle. Assez pour réussir le premier doublé depuis que le Tournoi est passé à six nations ?

Source : Le Figaro.fr