Roman - Editions Folio - 159 pages - 5,32 €
Résumé : Mme Lure est une vieille femme comme on en croise sans les remarquer. Dans l'appartement de son mari disparu, elle maintient chaque chose à sa place, tranquille et pour toujours. Elle
évite tout souvenir, mais rêve grâce aux brochures de voyages qu'elle étale sur la table de la cuisine. Yvonne Lure entre dans les photographies, y sourit, y vit.
Un jour, surprenant les doigts voleurs d'un jeune homme dans un grand magasin, elle se met à le suivre de façon irréfléchie jusqu'à son campement, sous l'arche d'un pont.
Qu'ont-il en commun, Yvonne, celle qui garde, et Vargas, l'errant ?
Mon humble avis : Je vous salue Jeanne
Benameur, pleine de grâce,
Le génie et la modestie sont avec vous,
Vous êtes estimée entre tous les auteurs
Et vos livres, fruitS de vos entrailles, sont enchanteurs.
Chère Jeanne, mère "des demeurées" ou "des mains libres"
Ecrivez pour nous vos chers lecteurs,
Nous vous seront toujours reconnaissants.
Merci.
Voilà déjà ce que m'a inspiré la lecture Des Mains libres. Dès les premières pages, j'étais comme en apesanteur et cette sensation ne m'a pas quittée jusqu'à la fin. La plume de Jeanne
Benameur est toujours aussi gracieuse et pudique et spacieuse.
Madame Lure est une vieille dame "invisible", qui d'ailleurs ne voit pas les autres, ni les choses ni le monde. Elle vit d'habitude et depuis toujours veille à la bonne distance entre les objets.
Elle n'a jamais regarder quelqu'un dans les yeux, ses mains n'ont jamais caressé... même si pourtant, Madame Lure a été mariée. Un jour, elle surprend Vargas un jeune gitan voler une plaque de
chocolat. Elle le suit... Va alors s'installer entre eux une relation dont seule Jeanne Benameur a le secret : relation faite, de lectures, de silences, de respects, de dons. Chacun sera alors en
mesure de partir à la découverte du monde selon sa propre dimension. Deux personnes que tout sépare se relie : Vargas l'homme de la route, Mme Lure qui n'a jamais quitté son appartement et son
petit quartier.
J'ai tout de suite était touchée par le personnage de Mme Lure qui chaque semaine, prend une brochure de voyage avant de s'installer dans sa cuisine et de partir en voyage... Elle choisit ne
photo, une plage, un homme noir portant quelque chose sur sa tête, un animal exotique... Et la voilà partie, les mains sur sa toile cirée et les pieds sur son carrelage qui fait office de sable
chaud.
Ce livre est magnifique, d'une finesse remarquable et provoque des émotions assez rares... Oui, manifestement, il suffit parfois d'une improbable rencontre pour que tout change autour de vous,
subrepticement... Et votre destin prend une autre direction.
"Elle donne vie parce qu'elle crée les images, les sons et les odeurs, parce qu'elle imagine. Maintenant, elle sait. C'est cela qui reposait dans le silence de
la bibliothèque. Elle est vivante."
" Des questions. Elles n'en a jamais posé de sa vie. Soudain, elle se rend compte qu'il y en a tant que les branches d'un arbres. Où étaient elle tout ce temps ? Qu'en avait elle fait ? Est-ce
que les questions vivent en nous sans que nous le sachions."
" Est-ce que le regard de celui qui lit et de celui qui ne lit pas est le même" ?
" Il y a dans le monde des jardiniers invisibles qui cultivent les rêves des autres".
" C'est celui qui se souvient qui vieillit le plus vite "?
" Est-ce que c'est dans les villes qu'on apprend à être semblables ?"
B
Ceci est une lecture commune avec Goelen et Stéphie !
Du même auteur sur ce blog : Les demeurées.
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