François Bayrou traverse un trou d'air. Son carburant habituel était le clivage. Il est en état de manque car ce terrain est désormais très occupé, trop occupé ?
La contestation et le conflit sont des données de fond de la société Française et ce depuis les origines.
Bien davantage, culturellement, l'opinion Française a tendance à considérer que le caractère conflictuel de la vie politique ferait partie de la qualité même de cette vie politique.
Avec cet état d'esprit, tout est organisé pour faire émerger le conflit même quand des conflits authentiques existent peu. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir les acteurs de la vie politique Française exagérer l'ampleur véritable des conflits voire même parfois chercher à les faire naître alors qu'initialement les oppositions n'allaient pas de soi.
Tout paraît donc organisé sur le principe selon lequel le conflit est naturel en politique et à l'opposé l'absence de conflit ne serait qu'astuce ou exception rarissime.
Quel est aujourd'hui le langage du citoyen sur les questions qui font son quotidien ?
L'heure du citoyen est à la mise en oeuvre de deux règles :
- la recherche de l'écart entre l'intention et l'action. La coupure entre le citoyen et la vie publique fait qu'il recherche désormais le véritable message derrière l'expression brute. Tout est maintenant affaire de décodage,
- la recherche de réponses "à portée de main". Derrière cette formule, c'est l'immédiat qui peut réellement entrer dans les faits.
Sur ces deux territoires, François Bayrou et le Modem sont actuellement absents.
Plus cette absence dure, plus ce vide est occupé, plus le rebond sera difficile.
La cote de François Bayrou est actuellement de plus en plus pastel au moment même où, paradoxalement, la popularité présidentielle est de plus en plus basse.