Le retour du très honni Rasmussen

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RASMUSSEN MICHAEL (Danimarca)

(c)Miche

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Suspendu de juillet 2007 à juillet 2009 après un Tour associé à ses mensonges (supposés destinés à contourner les contrôles inopinés) et à un dopage à la Dynepo, Michael Rasmussen a fait son retour à la compétition européenne, à 36 ans. Peu populaire, réputé individualiste, le Danois a le don de refroidir le public. C'est le retour d'un embarrassant champion, qui pourrait continuer à mettre mal à l'aise.

Son nom est du genre parasitaire. L'image mentale qui y est associée est chez certains sa silhouette mal-aimée, pour d'autres peut-être son visage sec et anguleux, son regard glacial, sa mine réfrigérante. Pour ceux qui sont habitués à une mémoire de sensation, son nom provoquera peut-être un frisson, une déglutition serrée, une impression de malaise, un souvenir de sifflets et de huées pour les plus auditifs. Ceux enfin qui fonctionnent davantage par la mémoire événementielle, se figureront probablement l'été 2007 et le Tour de France qu'il a failli gagner contre toute attente au départ et qu'il a, objectivement, plongé dans l'opprobre. Rarement on aura vu un Maillot Jaune à ce point honni, une possible victoire à ce point embarrassante, une éviction (après la 16ème étape, par son équipe) à ce point salutaire.

Michael Rasmussen ne trouvait pas dans le public européen une attente irraisonnée de son retour à la compétition. Suspendu de juillet 2007 à juillet 2009, le maigre Danois réputé menteur, tricheur, hautain et accessoirement grimpeur, n'est pas vraiment un rassembleur. Quel atypique athlète, ce blafard champion qui, d'entre tous les cyclistes tombés pour dopage ou présomption de triche, est probablement celui qui regroupe auprès de lui le moins d'irréductibles fervents, qu'ils soient dupes ou lucides. Il n'attire pas le pardon. Virenque, Basso, Ullrich, Di Luca, Millar, Valverde, Armstrong, même un peu Hamilton, Vinokourov, gardent tous leurs admirateurs, leurs dévoués, leurs défenseurs.

Rasmussen était revenu à la compétition dès la fin de sa suspension (au Mexique par exemple, en Argentine en janvier 2010), mais il a fait son vrai retour sur les routes européennes en participant au Tour de la Province de Reggio de Calabre, épreuve certes mineure, où l'anecdote cycliste le classe 81ème pour le compte de l'équipe italienne Miche. Rasmussen n'a pas renoncé à pratiquer un sport dans lequel on le tient pour très individualiste. Rasmussen est de retour. Rasmussen est prêt à gagner et à plomber l'ambiance.

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