(...) Et le héros de la pièce qui porte le message n’est pas non plus étranger à la dériliction des idéaux. Lorenzo, alias « Lorenzaccio », comme l’indique le suffixe péjoratif « accio » que les gens de Florence associent au personnage, s’est compromis dans l’entourage du duc dans le but de devenir son favori et sa marionnette.
Et la volonté qu’il a de commettre un attentat
contrre sa personne n’est qu’un prétexte pour lui de se raccrocher désespérément à une image enfouie de son
passé. Il était une fois un Lorenzo pur et idéaliste, vibrant sur les pages de Plutarque et penché dans ses livres... La pièce baigne dans cette nostalgie de l’enfance perdue et de l’innocence. Elle est en parrtie incarnée par « les deux femmes » de Lorenzino : la mère et la sœur... qui se
souviennent d’un être qui lui ressemblait comme un frère. Mais ce temps-là semble bien mort et Lorenzaccio s’amuse de sa sœur qu’il se plaît à livrer en
pâture au duc : « Une jeune femme qui veut bien manger des confitures mais qui a peur de se salir la
patte ! »