Petit sujet de cet article : les Agendas.
Petite nouvelle sur ce petit sujet : les Agendas en papier résistent à l’électronique.
Malgré la concurrence et les prouesses de la téléphonie mobile, les agendas traditionnels continuent d’être très prisés. Pour BiBi, l’objet chéri est indispensable : il en fait un usage quasi-quotidien avec des notes pour son blog : pensées cueillies des cerisiers, aphorismes abrupts, phrases pêchées au vol des perdreaux, propos de cafés crème, interpellations, commérages et dérapages, mots d’enfants et d’ados, relevés précis de revues, de journaux et autres feuilles de chou.
Un fouillis, une accumulation en vrac, une écriture serrée, un inventaire sans but : c’est l’Agenda – nommé par BiBi « Carnet de Bal » – investi comme un Nainain de Bébé, un objet transitionnel indispensable, un Carnet chéri, une réassurance sur la Vie (ou contre elle), un réconfort, un puits où se désaltérer. Bref, un rapport au Monde.
Ces agendas tracent souvent la chronique de nos jours. Pour le grand bonheur de BiBi, son utilisation n’est pas en perte de vitesse et ses ventes ne fléchissent pas. Il parait que ce sont les versions à anneaux rechargeables qui sont les modèles préférés.
Les agendas se chargent, s’alourdissent d’écritures, d’encres différentes, de pages sautées, de blancs sans raison, de paragraphes chaotiques, de parcours fléchés, de lignes serrées. Ils s’étoffent, ils grandissent, ils grossissent, ils changent, ils se salissent, ils s’écornent. Essayez de faire la même chose avec un Smartphone : impossible. Avec ses agendas, BiBi a ses petites habitudes. Ainsi, en le renouvelant, il cherche de préférence un élastique (comme pour ceux des journaux intimes), une couverture à la fois suffisamment solide et souple. Pas de petits carreaux, plutôt des lignes discrètes. Depuis deux ans de blogs, ses Agendas s’accumulent sur son étagère. Ils regardent BiBi d’un air malin mais plein de tendresse.
Le simple fait de les toucher, d’en feuilleter les pages à toutes vitesse rend le Temps visible. Les feuilleter : comme si BiBi déshabillait l’être aimé (Un effeuillage)… Dans cette subtilité tactile, dans ce toucher recommencé, l’équivalence imparable d’un geste amoureux.