J'ai envie de lire ce roman depuis le 24 mars 2007. Exactement. Parce que ma copine Joelle a mis des petits coeurs sautillants à son billet. J'ai noté frénétiquement dans mon petit carnet ce titre. Je l'ai surligné. Et je me suis acharnée à attendre son apparition de ce côté-ci de l'Atlantique, en format poche. Puis, cette même copine (la générosité incarnée) m'a dit qu'elle allait me le trouver.
Hier, c'était Noël à la maison. (Voui, encore!) Gaétan, notre inénarrable facteur, a franchi le seuil de ma maison campagnarde portant une grosse boîte à l'estampillage international. (Et il souriait en plus. Marquons ce jour d'une pierre blanche!) Dans cette boîte, entre autres trésors, ce trouvait Le mec de la tombe d'à côté.
Je me suis jetée dessus. (Il fallait faire un choix difficile!) Encore merci, mon amie!
J'ai beaucoup beaucoup aimé cette histoire d'amour peu commune entre deux oiseaux (façon de parler) qui ne sont pas de la même espèce. Elle, la pâle intello, la femme beige, la bibliothécaire déjà veuve, sans enfants, à même pas trente cinq ans. Lui, le stéréotype pure du fermier traînant dans son sillage une odeur d'étable, complètement à la merci de ses 24 vaches laitières à traire matin et soir. Ils se rencontrent au cimetière. Se méprisent au premier regard. C'est quoi cette stèle funéraire tout en explosion excessive de dorure? Et, lui, se demande qu'est-ce qu'elle fout-là, cette femme, à occuper son banc devant la tombe de ses parents, comme une insulte (à la femme et à lui!) tant elle est fade! Pourtant, il suffira d'un sourire particulier...
J'ai aimé l'alternance des points de vue narratifs, le réalisme du ton et des personnages, l'humour qui s'en dégage. Il en ressort une telle fraîcheur! On s'attache tellement à eux qu'on aimerait leur offrir la solution pour s'aimer. (Y en a-t-il une?) On est triste, on retrouve le sourire, on est ému à nouveau, frustré, cajolé, foutrement ballotté de l'un à l'autre (sans pour autant arriver à avoir un parti pris), c'est bien la preuve de l'efficacité du récit, non? C'est léger si on pense à la facilité de lecture (j'ai trouvé le style fluide, l'écriture tout à fait correcte, et les chapitres courts avec l'alternance des narrateurs accentue l'effet de rapidité) mais c'est parlant. On peut facilement transposer la Suède au Québec, ou n'importe quelle région rurale du monde occidental (presque) qui côtoie le monde urbain. Bref, un coup de coeur! (Un léger bémol pour la fin, je ne me rappelais plus qu'il y avait une suite, ça me rassure mais sur le coup, j'étais un peu sous le choc!) 4.75/5