Les petits beurres LU, vous connaissez ? vous savez aussi qu’ils sont nés à Nantes ? c’est bon, vous avez les bases, on peut continuer. La biscuiterie LU s’installe donc à Nantes vers le milieu du XIXe siècle. L’affaire est florissante, et les biscuits avec des oreilles et des dents se vendent comme des petits pains. Tout est fait sur place, et pas seulement la fabrication des gâteaux : boîtes en fer, caisses en bois pour les livraisons, cartonnages, tout. Au tournant du siècle, et inspiré par un bâtiment qu’il a admiré lors de l’expo universelle de Paris en 1900, monsieur Lefèvre-Utile décide de transformer son usine en véritable palais de l’industrie. Face au château des ducs de Bretagne, deux tours purement décoratives s’élèvent alors à partir de 1909 (voir photo datant des années 1940). L’une d’elles est détruite lors des bombardements de 1943. La rationalisation qui prévaut dans l’urbanisme d’après-guerre, véritable ode au « tout bagnole » dont Nantes fait dramatiquement les frais, aboutit à la destruction de la seconde tour dans les années 1970. Le tournant « patrimoine à donf’ » des années 1990 permet à une des deux tours de renaître, copie conforme de son ancêtre anéantie : l’affaire est bouclée en 1998, pile pour la coupe du monde de foot, et deux ans avant l’ouverture du Lieu Unique, centre d’art contemporain qui s’empare des lieux.
La tour est ouverte au public tous les après-midi du mardi au dimanche, pour la modique somme de deux euros. Une petite grimpette (130 marches) agrémentée de diaporamas retraçant l’histoire de la marque et celle de la tour, permet d’atteindre une sorte de coupole vitrée dans laquelle se trouve une plateforme qui tourne (à actionner manuellement, ça amuse les enfants). De là, on voit fort bien la ville, en particulier la gare toute proche. On a aussi une vue intéressante sur le toit du Lieu Unique, qui a gardé son architecture industrielle.