« Une exécution ordinaire » de Marc Dugain
Vu au Cinéma
Bien sûr, il y a le personnage de l’Histoire, un dictateur féroce. Et puis le comédien, André Dussollier que l’on n’imaginait pas un jour revêtir les frusques du « petit père des peuples. » Un pari fou, et même impensable, sur lequel je n’aurai pas misé un copeck. Il l’habite pourtant entièrement au point que quelques chafouins reprocheront certainement , à la fois son talent et son désir de vérité.
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Dussolier, donc, plus que parfait dans ce Staline qui sous des airs volontiers débonnaires, cache une volonté de fer et une quête de puissance absolue frôlant la démence. A partir de son roman éponyme , Marc Dugain se charge de l’adptation . Un autre pari fou, et pourtant réussi.
A l’automne 1952, quelques mois avant sa mort, Staline malade fait venir en secret un jeune médecin urologue moscovite , Ekaterina (Marina Hands ). Elle allège les souffrances de ses patients en imposant les mains sur leur corps.
Une fois que la jeune femme a franchi les portes du Kremlin,sa vie est désormais entièrement aux mains de Staline . IL s’octroie un pouvoir absolu sur elle et son mari physicien que joue Edouard Baer, complétant ainsi une distribution cent pour cent française, ou presque , qui aurait pu nuire à la crédibilité du récit .
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Les premières images confortent d’ailleurs cette impression, dans le regard d’un concierge délateur et sirupeux remarquablement joué par Denis Podalydès ou d’un directeur d’hôpital ( Tom Novembre ) tout aussi bon, bien que son rôle soit beaucoup plus secondaire.
Mais la force du récit écrit et mis en scène par Marc Dugain ( chapeau pour un premier film ) évacue le malaise d’un casting couronné par la performance de Dussolier . J’avais lu le livre , il y a deux ans environ et c’est en voyant ce film que les pages me sont revenues à l’esprit . Le cinéaste n’a pas trahi le romancier, bien au contraire, et sans s’accrocher mordicus à la trame littéraire , il restitue bien cette période de terreur sur un mode intimiste.
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Loin des grandes fresques cinématographiques, il nous rappelle la grande Histoire dans l’intimité d’un tyran , qui à la face du monde terrorise tout un peuple . Un contraste saisissant et une lorgnette bien affûtée par ce cinéaste qui dans sa mise en scène demeure très prudent, presque classique . Mais le sujet , exigeait peut-être un tel traitement, de la part d’un réalisateur novice qui pour ses premiers pas , fait des pas de géants.
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Ils emboîtent ceux de Marina Hands, qui au fil de ses prestations gravit un peu plus chaque fois les échelons . César de la meilleure actrice en 2007 avec sa bouleversante composition dans « Lady Chatterley » de Pascale Ferran ( très bientôt dans ce blog ) , elle est l’incarnation sans faille de la dimension humaine confrontée au totalitarisme , quel que soit son champ d’application .
Une femme forte , intelligente , totalement désarmée devant l’ignominie . Marina Hands, n’en fait jamais trop . Une très grande comédienne .
MAIS ENCORE
Staline , vu par Wajda c’est « Katyn » un massacre perprété en Pologne pendant la seconde guerre mondiale . Le film sort le 02 mars 2010. Je vous en parle très prochainement .