vous vous plaignez sans cesse
dénigrez les professeurs
irrespectueux
vous vous foutez de tout "
( propos sortis de leur contexte )
Parti de l'école, sans regarder en arrière, longeant la rivière que j'avais l'habitude de regarder autrefois quand le soleil brillait haut dans le ciel. Seul réconfort dans cette ville que je détestais... Dans cette époque glauque de ma vie personnelle. Etrangement, sécher les cours n'a jamais été quelque chose qui me rende joyeuse. Mais, là, j'étais à cran, j'avais besoin de réfléchir, ce n'était certes pas le moment idéal... Mais, tel que j'étais partie, j'allais en faire baver aux gens, et dans le train me ramenant chez moi, les larmes n'étaient pas loin.
En marchant à tête reposée, je réfléchissais à ces propos énoncés plus hauts qu'on nous avait dit aujourd'hui. D'habitude, ce genre de propos se dit en promotion complète histoire de nous foutre un coup de pression... Là, on payait pour ce qui se passait actuellement, pour quelques uns d'entres nous...
Alors qu'il paraitrait qu'on est un des groupes de TPs des plus appréciés... Mais peut être, finalement, n'est ce qu'une rumeur de plus.
En entendant le professeur énoncé son discours presque dégouté de notre promotion de deuxième année, je me sentais " mal à l'aise ". Probablement davantage que je ne l'aurais été si je n'avais pas eu ce blog. Ca m'a blessée personnellement, parce que finalement tout ce qu'il disait c'était vrai.
L'avant partiel était sympa, les cours étaient vides, agréables, peu de bruits en classe, les cours aisés pour travailler...
Y a eu des incidents dont je m'appesantirais pas ici qui ont fait que je trouvais effectivement certaines situations " dégueulasses " et " injustes ". Alors, effectivement, je peux difficilement dire le contraire, non, c'est vrai, moi je suis comme les autres élèves, si je suis pas contente, je dénigre aussi.
Après, est ce parce que l'opinion de ce professeur me tient à coeur, que je me sens viée, et que je me sens aussi mal, ou tout simplement, parce que d'une manière générale je déteste décevoir les gens. Que ca inclut ma petite personne ou notre promotion tout entière. Et qu'entendre dire que les élèves qui sortiront de l'école ne sont pas tous des bons éléments ca me renvoit à mon dernier stage et ca me fout les boules.
Parce que ce professeur même s'il évoquait un incident qui avait rien à voir avec moi, cet incident il aurait pu m'arriver. Pendant le mois qui a suivit mon stage, j'avais la trouille d'être convoquée... Qu'on me dise que le lieu de stage était supprimé à cause de moi, qu'il ne voulait plus d'étudiants de mon école à cause de moi... J'avais la trouille d'être celle qui soit responsable de cela. Parce que je n'aurai pas pu me défendre, et j'en aurais eu aucune envie.
Parce que c'est un bon lieu de stage. De bonnes pathologies. Une bonne équipe et que mon référent malgré tout ce que je lui reproche ( parce qu'il m'a fait du mal psychiquement et de part son attitude ) est un excellent kiné et j'ai appris des choses de lui. C'est peut être aussi là, que le mat blesse... S'il était mauvais... j'aurai pas été autant blessée par ces propos.
J'aurai pas eu envie de dire " il a peut être raison ".
J'aurai pas eu autant de mal à remettre le pied à l'étrier et à bosser.
Car soyons honnête, le seul truc que j'ai réellement bien bosser pour lequel je me sois défoncée depuis ce stage c'est notre rapport de stage. J'y ai passé des heures, je le voulais parfait... Pour pas monter à l'échaffaud ?
J'ai entendu personne se plaindre de mon attitude au cours de ce stage, d'autres étudiants vont y aller... N'empêche, ca enlève pas le sentiment d'avoir été une mauvaise stagiaire, même si j'ai eu l'impression de faire tout ce que je pouvais pour répondre aux attentes, et être ce qu'il voulait que je sois. Mais, j'ai pas su m'adapter.
Alors entendre dire d'un professeur qu'on donne une mauvaise image de la profession.
Oui, je m'y retrouve.
Entendre dire, qu'on fout rien... Je m'y retrouve aussi. Certes j'assiste au cours, quand je suis présente, j'enregistre beaucoup de stage, et en TP, j'essaye d'être active, et de savoir de quoi on parle. Parfois ca marche, parfois non. Mais, je ne peux pas dire que si on avait une interro surprise je serai capable de répondre aux questions.
J'ai énormément de retard. Je ne suis pas satisfaite de moi. A bien des égards.
Et même si y a pire que moi comme élève, je ne peux pas dire que je suis un élément dont l'école peut avoir envie de mettre en vitrine comme on pourrait dire.
POurtant, j'attache énormément d'importance au fait que l'on appartienne à une école. Qu'on soit garant des places de stages qui nous sont offertes.
Peut être que ce professeur a raison, puisque moi aussi depuis ce stage, je me pose cette question, est ce que l'an prochain, quand on aura notre diplôme est ce que je serai une bonne kiné ?
Parce que finalement c'est quoi une bonne kiné ?
Une des filles de ma promotion est une bonne kiné. Elle a de bonnes mains, elle connait sa technique, et elle possède un bon feeling. En théorie et en rédaction c'est pas cela... Mais pour le reste, tout le monde s'accorde à dire qu'elle est une bonne stagiaire.
A contrario... De moi, on met en avant ma volonté... Parce que finalement, j'ai que cela. La volonté d'être une bonne kiné, sans le courage, avec les failles de ma personne... Et du coup, je ne serai jamais une bonne kiné. Je pourrai toujours essayé, je n'y crois plus.
Quand je vois que le programme de première année, est déjà derrière moi, alors que j'ai passé deux ans à le bachoter, j'aurai pensé que cela resterait plus longtemps dans ma tête ! Mais apparemment ce n'est pas le cas !!!! Je suis décue tout autant de moi même que de ma lacheté.
Alors finalement, de quel droit je critique ?
Puisque finalement, je ne suis même pas à la hauteur moi même...
Et que j'arrive même pas à garder la tête au dessus de la surface...
Finalement, je vaux rien... Et probablement, pas plus que les gens à qui s'adressaient ce discours...
Et que si je me retrouve dedans... C'est que probablement, je vaux pas mieux que le dégout qu'on peut avoir d'élève comme moi... ou comme ceux qui étaient dès lors décris.
Une partie de moi est toute joyeuse... Parce qu'elle se dit " tu vois, pour une fois, tu es capable de t'aplatir et de dire docilement qu'un professeur à raison, à plus forte raison ce professeur " Pourtant, j'ai même pas envie de rires.
Je me sens nulle, et je ne veux pas d'un diplôme au rabais.
Mon opinion n'a pas changé depuis ma première K1.
Je ne souhaite pas plus passer cette année en K3 que y a deux ans en K2, tant que je ne parviendrais pas à assimiler un maximum mes cours. Et quand je vois ce qu'il me reste à faire, ca m'effrait...
POurtant, s'il suffisait de savoir ses cours et de réussir ces examens pour faire de soi un bon kiné... Mais c'est même pas le cas. Tout se mesure sur les stages. C'est là, qu'on voit son potentiel...
Le mien frise le zéro ces derniers temps.
En entendant les paroles de ce professeur je revoyais mon référent me dire " t'es pas faite pour ce métier " ou quand il m'a dit " j'en ai marre de toi, je te mets avec untel pour la fin de la semaine ".
Je me dis que c'est stupide, mais quelque part, ca fait mal. Tant dans la déception, le rejet que le fait de se dire que quoiqu'on fasse c'est jamais assez.
Non, je ne me plains pas.
Je suis tout aussi bien capable de me juger moi même.
Et ces derniers temps je suis en dessous de tout...
Et si je fais rien pour rectifier le tir, ca continuera comme cela... et je courais à l'échec. tant psychique que scolaire.
Je veux vraiment être une bonne kiné.
J'aime ce métier.. Quand je pense au mois de juillet, j'étais heureuse. Vraiment, je m'épanouissais dans mon stage. C'était super. Je faisais ce que je voulais faire. J'avais des responsabilités, des patients, dans une équipe formidable...
Peut être aussi que je cherche à me mentir à moi même en voulant à tout prix aimer ce métier.
Je connais d'excellents élèves dans notre école, qui n'aiment pas ce métier mais sont excellents quand même.
Peut être que je me mens, mais je sais aussi que je fais tout ce que je peux pour l'aimer... Et que si je l'aimais pas, je ne ferai pas en sorte de profiter de chaque occasion pour voir différents kinés, leurs pratiques, en passant illégalement des journées avec eux à regarder, apprendre... comprendre.
Pourtant, on débarque dans une école.
Mais ce n'est pas comme autrefois quand on était rabouteur parce qu'on avait un don.
On est plongé dans un métier qui demande un don, qu'on n'a pas tous... Et est ce que faire tout ce qu'on peut pour ( ce qui n'est pas encore mon cas ) pour minorer cette déficience, va changer les choses ?
Est ce que tout faire pour être un bon kiné, fera de nous un bon kiné ?
Non, je crois pas.
J'ai peut être pas une haute opinion de certains professeurs, j'en jugent certains, et je suis irrespectueuse avec une, ce n'est pas pour autant que je me considère comme étant sans reproche, sans faute et blanche comme neige. Je suis capable de me regarder dans une glace, et de voir combien mon âme est noire et tachée.
Alors pourquoi ca fait si mal ?!
Ouistiti