Après l'audition manquée et plus que tendue qu'a dû subir l'ex candidate bulgare, Rumiana Jeleva, c'est avec au contraire une attention chaleureuse que les députés européens ont accueilli sa remplaçante, Kristalina Georgieva, commissaire désignée à l'Aide humanitaire.
Parallèlement au traitement de la réponse de l'Union européenne à la catastrophe haïtienne, la mise en place d'un mécanisme communautaire de protection civile a été soulevée. L'idée forte est de rendre l'aide de l'Union européenne plus visible sur le terrain contrairement à ce qui s'est passé à Haïti. Kristalina Georgieva a répondu que l'Union peut être fière d'être le plus grand donateur d'aide humanitaire mais elle a ajouté : "nous avons besoin de convaincre les États membres quant à l'utilité d'un mécanisme de protection européenne et de faire avancer ce débat, tout en respectant le principe de subsidiarité des Etats aux perspectives souvent différentes".
La troisième principale question soulevée par les députés européens concernait la coordination des divers portefeuilles au sein de la Commission. La répartition des différentes responsabilités au sein des portefeuilles risquent en effet de poser un problème de compétences – voire de rivalités - entre par exemple le commissaire en charge des Droits fondamentaux et citoyenneté, celui à l'Elargissement face à celui à l'aide internationale, l'aide humanitaire, et la réponse aux crises qui devrait sauf surprise être dévolu à Kristalina Georgieva et même si cette dernière estime que ce n'est pas "les cases qui sont importantes, mais l'engagement et l'intégrité de ceux qui font fonctionner le système".
La bonne candidate
Le rejet de la candidature de Rumiana Jeleva avait un temps fragilisé la position de la Bulgarie au sein de l'Union et mis son Premier ministre dans une position inconfortable. Aujourd'hui, certains eurodéputés se demandent pourquoi Boïko Borissov n'a pas proposé en première instance la candidature jugée par ces derniers, excellente, de Kristalina Georgieva qui est de plus, l'une de ses principales conseillères en matière de politique économique et financière.Sans surprise, les 26 candidatures devraient être validées mardi 9 février en session plénière du Parlement européen et le lendemain la Commission pourra être effective. Lundi, Kristalina Georgieva doit démissionner de son poste à la Banque mondiale. Cette fonctionnaire internationale devrait se sentir comme un poisson dans l'eau à Bruxelles. Maîtrisant déjà l'anglais et le russe, ses quelques notions de français ne lui suffisent pas et elle a déclaré vouloir l'apprendre couramment.