Raffarin réinvente la méthode Coué

Publié le 11 novembre 2007 par Nico2312
L'air de la mer réussit au "Pompidou poitevin". A la veille d'une semaine sociale qui s'annonce des plus difficiles, notamment à cause de la stratégie d'affrontement de l'Elysée, Jean-Pierre Raffarin voit la vie en rose au sien l'UMP lors du "forum Grand Ouest", le premier conseil national décentralisé du parti (après le conseil des ministres en Corse, pourquoi pas le conseil national de l'UMP à Pornic…).
Selon l'ancien Premier ministre, aujourd'hui demi chef de l'UMP avec Patrick Devedjian, "la grogne s'est tassée" dans le parti. Tout juste reconnaît-il "un certain nombre de difficultés", mais assure que "les compensations inter-ministérielles sont de nature à apaiser le débat". Ce n'est pas tout à fait l'avis des nombreux élus locaux du parti qui voient, sans concertation, Rachida Dati annoncer la fermeture de leurs tribunaux. Ainsi, Philippe Boënnec, député-maire UMP de Pornic, pourtant hôte de cette petite sauterie du parti présidentiel, rappelle que "la garde des Sceaux aurait dû être plus attentive. Il n'y a pas eu de sa part la présence nécessaire et suffisante pour en discuter". Mieux, l'élu local demande "au moins d'être reçus, même par paquets de dix, ce qui n'a pas encore été le cas", avant préciser qu'il "ne sait toujours pas s'il va voter le budget de la Justice"… Mais à part cela tout va bien, puisque comme le dit Jean-Pierre Raffarin, "les tensions sociales soudent la majorité et notre électorat", confirmant ainsi la volonté de Nicolas Sarkozy d'aller vers un conflit dur avec les cheminots pour assurer la cohésion… interne de sa propre majorité. Un bien bel exemple d'amour de l'intérêt général !!!
Seul petit bémol à la joie béate du l'ancien Premier ministre face à l'unité triomphante de la majorité, unie comme jamais dernière le président de la République contre les avantages acquis, la gauche qui a ruiné le pays et les fonctionnaires aussi feignants que coûteux, l'absence de François Fillon. Absence tout juste qualifiée de "déception, regret et espoir que la prochaine fois il sera avec nous". Et Jean-Pierre Raffarin de conclure en se permettant un petit conseil à son successeur : "comme je l'ai fait avec Jacques Chirac, François Fillon doit trouver sa place à côté de Nicolas Sarkozy pour mettre en oeuvre les orientations du président".
Il reconnaît ainsi avoir mis en œuvre de son plein gré, pire il s'en félicite, des orientations politiques d'avant "la rupture" et d'avant "la France d'après". Si après un tel aveu, il peut encore rester vice-président de l'UMP se sera la plus belle preuve de l'ouverture sarkozienne…