En exlusivité pour Foothese.com,S.Eto’o nous recoit chez lui à Milan. Comment fait on pour avoir ses ITW au top: on soudoie : Ronado avec des copines, Wenger avec des Bretzels et Etoo avec …de l’argent.
Abédi Poulet : Tout d’abord bonjour Mr Eto’o, merci de me recevoir.
Samuel Eto’o : Bonjour. Le plaisir est pour moi, je suis fan de votre site. Et tu peux m’appeler Sam.
A.P. : Ok Sam. Donc si on sort tu seras le capitaine de soirée !
S.E. : (rires). Je suis déjà le capitaine du Cameroun, ça ne me dérange pas de l’être aussi en soirée.
A.P. : Première question, comment peut-on quitter la meilleure équipe du monde actuelle ?
S.E. : Ca n’a pas été évident pour moi de prendre cette décision, mais le manque de respect du club à mon égard a pris le pas sur tout le reste.
A.P. : C’est à dire ?
S.E. : Première chose, je trouvais inadmissible de ne pas avoir le même statut que certains. J’ai quand même prouvé pendant mes 5 ans à Barcelone que j’étais le meilleur attaquant du monde, et à aucun moment je n’ai été considéré à ma juste valeur. Je n’ai jamais été considéré comme un cadre de l’équipe.
Ensuite, mon salaire n’était pas à la hauteur de mes performances. Je ne touchais que 700 000/mois. Je pense valoir un peu plus, au moins avoir un salaire équivalent à celui de Messi. Je trouvais ça irrespectueux de la part du club d’être moins bien rémunéré que ce nain. Attends, c’est comme si Passe-partout touchait plus qu’Olivier Mine !
A.P. : Hormis ces détails financiers, ça doit te manquer de ne plus jouer du vrai football ?
S.E. : C’est vrai que je me suis bien éclaté pendant mes années barcelonaises. Jouer avec Ronnie, Xavi et Iniesta ça change des Muntari, Materrazzi ou Vieira. C’est un autre football. Mais je suis content d’avoir rejoins l’Inter Milan. Au moins je suis le joueur le mieux payé du club maintenant. C’est l’essentiel.
A.P. : Quelles différences peux-tu établir entre ces deux clubs ?
S.E. : Le style de jeu de l’équipe et mon rôle sur le terrain. A Barcelone je jouais très souvent en déviation pour Messi, ou en point de fixation. L’équipe faisait surtout de l’attaque placée.
On créait des espaces et des décalages grâce à notre jeu en mouvement et à notre jeu de passe.
A l’Inter, c’est différent. On défend plus et assez bas. Et maintenant j’évolue avec un autre attaquant à mes côtés, mais on joue plus pour moi. Forcément je préfère ça.
Sinon, il n’y a pas trop de différences. Je suis parti d’un grand club vers un autre. Ce n’est pas comme si j’avais signé à Derby County ou Grenoble.
A.P. : Parlons un peu de la CAN et du Cameroun. Quel bilan tires tu, pas sur un bus bien sûr, de cette compétition qui vient de s’achever (Pas pour toujours malheureusement…) ?
S.E. Tout d’abord mes pensées vont aux victimes et à leurs familles de la tragédie qui a marqué cette épreuve.
Ensuite je pense que cette compétition doit mieux se structurer à l’avenir, tant au niveau arbitral qu’au niveau des infrastructures. Les terrains sont affreux, les stades tombent en ruines, on joue sous un soleil de plomb et on ne peut pas se désaltérer car l’eau n’est pas potable ! Et je ne parle pas de nos arbitres…
A.P. Ok. On comprend mieux pourquoi tu n’as pas été très performant…
S.E. Oui. Ca a indéniablement altéré mon niveau de jeu. Mais la principale raison est que je ne touche que 5000 euros par but marqué en équipe nationale, tu comprends que je n’ai pas envie de me défoncer plus.
A.P. oui je comprends parfaitement. En tout cas encore merci Samuel pour cet entretien.
S.E. De rien. Ce fût un plaisir…. Par contre tu laisseras le chèque à mon agent, c’est lui qui gère tout ça.
Abédi Poulet.