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D'arvisenet de BNP Paribas : Bilan 2009, perspectives 2010

Publié le 05 février 2010 par Boursomax
D'arvisenet de BNP Paribas : Bilan 2009, perspectives 2010 Après une année de croissance négative des pays de l'OCDE en 2009, quelles sont les perspectives pour 2010? Fin du destockage, fin des politiques budgétaires accomodantes, Philippe d'Arvisenet ne se montre pas optimiste pour la croissance en 2010.

Sibylle Dehesdin : La plupart des pays de l'OCDE ont finalement connu "une croissance négative", permettez moi l’expression,en 2009.
Alors pourquoi, quand est t’il ?
Philippe d’Arvisenet : Effectivement, la plupart des pays de l’OCDE ont connu une croissance économique négative en 2009. Cette croissance négative provient essentiellement de ce qui s’est passé fin 2008-début 2009, où les économies ont véritablement plongé. Donc on est parti de très bas, il y avait un effet de base négatif comme disent les spécialistes. La croissance est revenue en territoire positif vers le milieu de l’année. Au troisième trimestre, la plupart des pays avaient retrouvé une croissance positive, à l’exception par exemple de l’Espagne ou de la Grande-Bretagne. Cette croissance positive, elle est venue essentiellement d’éléments techniques. Après avoir beaucoup déstocké, on déstocke moins vite et l’on s’apprête à ne plus déstocker du tout. Donc on a un effet négatif sur la croissance qui disparaît.
D’autre part, vous avez le soutien à la conjoncture par la politique budgétaire qui consiste soit à baisser les impôts, soit à inciter à la dépense. Alors plusieurs exemples, d’abord l’incitation à changer de voiture. Cela a beaucoup joué en France, cela a joué aux Etats-Unis, en Allemagne et dans d’autres pays. Vous avez l’aide aux primo accédant à la propriété, par exemple aux Etats-Unis. Si vous excluez ces éléments de soutien conjoncturel et les éléments, j’allais dire techniques, vous n’auriez pas eu ça. Donc une grosse contribution de la politique économique. Disons que nous sommes sortis de cette récession dans la deuxième moitié de l’an dernier. On va commencer 2010 à un niveau moins défavorable que nous avons commencé 2009, donc c’est quelque chose de positif.
Sibylle Dehesdin : Oui mais justement ces politiques risquent de s’arrêter ou de s’essouffler pour certaines. Quelles sont vos précisions pour 2010 ?
Philippe d’Arvisenet : En ce qui concerne 2010, il faut voir qu’un certain nombre de facteurs qui ayant contribué à la sortie de récession, vont s’essouffler. C’est naturellement vrai du déstockage, une fois qu’il est fait, il est fait. C’est naturellement vrai de la politique budgétaire. Le plus gros de l’effort est derrière nous. Les taux d’intérêts sont tombés à un niveau extrêmement bas et ils ne peuvent pas être abaissés plus, donc nous ne sommes plus dans une période de crise aigue si je puis dire. Donc nous avons une perspective de croissance, contrairement à l’an dernier, modeste, dans les eaux de deux et quelques pourcent aux Etats-Unis, ce qui est très en dessous des espérances, légèrement égal ou légèrement supérieur à un pourcent en Europe, ce qui là encore est très décevant, même  si  ça n’a plus rien avoir avec du négatif. Quand on ne peut pas s’appuyer sur des facteurs temporaires ou sur la politique économique, on est obligé de s’appuyer sur des choses habituelles. Alors c’est quoi ? Les créations d’emplois. L’emploi c’est une variable décalée du cycle, il faut attendre qu’il y ait de la croissance pour que l’on se remette à créer des emplois. Deuxièmement, le chômage est élevé, il pèse sur la formation des salaires, donc on ne peut pas s’attendre là non plus à une accélération des salaires, à un moment précisément, où les prix cessent de baisser parce que les effets de la baisse des prix du pétrole, il y a un peu plus d’un an maintenant, sont sortis du paysage. Donc on ne peut pas attendre des facteurs normaux qu’ils apportent une contribution tout de suite. Reste naturellement l’endettement. Les ménages dans beaucoup de pays (Etats-Unis, Irlande, Angleterre, Espagne) sont très endettés. La priorité pour eux, c’est d’assainir leur situation financière. Le chômage ne les incite pas à s’endetter d’autre part. Et troisièmement, la baisse des prix de l’immobilier, ne permet pas d’utiliser l’immobilier (dans les pays où le mécanisme existe) comme garantie pour obtenir des prêts bancaires qui vont  servir à acheter tout et n’importe quoi. Donc nous attendons une croissance certes, mais modeste et qui risque de décevoir.
Sibylle Dehesdin : Et qui sera sans doute sans emplois également…
Philippe d’Arvisenet : Pas tout de suite en tout cas.
Sibylle Dehesdin : Merci Philippe. Je rappelle que vos éditos sont sur le site des études économiques de BNP Paribas.

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