Une image et une tendresse

Toujours dans le cadre des ‘4 ans et déjà vieux !’, nous publions cette photo toute récente de Cat  des bords du Joliba aux couleurs de la nuit, et une tendresse de Pape pour une Mère éprouvée, Lettre à Mama Africa (rediffusion)

"J’ai tissé ces mots pour que l'espoir ne se perde pas et que le réveil ne soit pas simplement un vœu pieux mais une vérité semblable à ce fameux "réveil du Lion" narré par Djibril Tamsir Niane dans Soundjata ou l'épopée mandingue." Pape 

 (Photos Catherine Briand
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LETTRE A MAMA AFRICA !!! par Pape  (Dec 2006)

J'ai, donc, je suis"

Un Humanisme est encore possible !

Ces quelques mots pour les humanistes qui pensent le développement comme Thomas Morus : une UTOPIA

J’ai tissé ces mots pour que l'espoir ne se perde pas et que le réveil ne soit pas simplement un vœu pieux mais une vérité semblable à ce fameux "réveil du Lion" narré par Djibril Tamsir Niane dans Soundjata ou l'épopée mandingue.

Toutes les idéologies qui ont accompagné la domination de l'homme noire depuis 400ans ont fini par casser en lui ce qu'il y a de plus essentiel, à savoir son identité. Sommes-nous en mesure aujourd'hui de définir ce qu'est l'homme noir? Que veut dire être africain dans un monde uniformisé par un cogito de plus en plus individualiste qui se résume comme suit: " J'ai, donc, je suis"

Parler du réveil du continent des noirs implique nécessairement un double questionnement: comment redevenir ce qu'on est comme le disait Nietzsche dans Ecce Homo, et, une fois retrouvé cette identité, où allons-nous ?

La mondialisation n'est qu'une continuation de la dictature de la pensée unique aussi totalitaire que les régimes dictatoriaux du siècle dernier. La dissonance y est bannie. Pourtant, fondamentalement, l'Afrique sonne comme une dissonance dans ce groupement d'intérêt individualiste. Donc, elle se doit d'assumer cette différence (avec "a" comme l'écrivait Derrida) en inventant un nouveau modèle de vie et de résistance qui, enfin, mettra en avant sa "MATIERE GRISE".

Toute la contradiction de l'immigration choisie réside dans ce rejet de l'Afrique, en tant qu'entité, mais de l'acceptation de ses meilleurs enfants comme pour lui extorquer sa dernière parcelle de dignité. De toute façon, nous ne pourrons pas faire l'économie d'un débat interafricain sur la question de l'immigration, car, avant tout, elle nous ampute une partie de notre potentialité de développement.

Ne rêvons pas, chers amis, la pauvreté n'est pas une fatalité ou je ne sais quelle malédiction. C'est à la fois une question structurelle et une surdétermination des acteurs historiques à impulser leur destin. Le réveil de l'Afrique n'a rien de divin. Il doit être une préoccupation de chaque citoyen africain où qu'il se trouve dans la planète.

Le destin de l'Afrique est d'abord et avant tout une affaire des africains. Nous ne pouvons pas déléguer notre développement aux occidentaux sans essuyer leur mépris, voire, leur racisme. D'ailleurs, ce racisme, parlons-en avec tranquillité et, on se rendra compte qu'il est avant tout "un racisme social". Les dérapages des hommes publics comme des citoyens lambda traduisent une banalisation, voire, un consensus commun de simplification de l'homme noir dans son expression la plus triviale. AVANT D'ETRE UN HOMME, IL EST UN PHYSIQUE, D'ABORD, UN SEXE, ENSUITE et UN CERVEAU ACCESSOIREMENT.

Ces préjugés racistes sont le fruit d'une volonté de figer les noirs dans leur histoire sans jamais les faire évoluer. D'ailleurs, les propos de Pascal SEVRAN ne sont qu'une illustration socialement partagée par beaucoup d'occidentaux qui trouvent légitimes que les noirs soient bons en sport, par exemple.

Les adversaires de l'Afrique sont durs à gommer, car, ils sont inscrits, comme sur un socle d'airain, dans une conscience historique collective.

Enfin, chère Mama Africa, médite sur ces mots de Wolé Soyinka (écrivain et prix Nobel nigérian) qui disait que : "Un tigre ne crie pas sa tigritude. Il saute sur sa proie et la dévore" Réveilles-toi Afrique !!!!

Pape

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