Ce soir, c’est l’anniversaire de Summery Agency; joie, bonheur, gaieté et affiche aussi bigarré qu’alléchante au programme. Pointage à 18h30 pétantes pour l’interview des charmants Fordamage, puis agile déplacement vers la salle principale pour assister à leur concert.
J’avais déja entrevu le quatuor en juin dernier pour une date absolument époustouflante, ambiance de folie dans la défunte (?) Miroiterie, tension de tous les instants pour une centaine de personnes aux anges le temps d’un court set d’une demi-heure. Même ambition, ce soir, la musique des nantais pue toujours autant la classe, avec cette alternance entre parties mathématiques dissonantes et bien senties, à ma gauche, et charges frontales, à ma droite, de cette basse tabassant menu, visant droit direction l’estomac.
Tous ensemble au micro ou chacun son tour, le groupe est à fond, jette tout dans la bataille, avec force et dignité, balancant avec un rythme soutenu les bombes de son petit dernier, « Belgian Tango », mention spéciale à « Blitz To Target » et son incroyable, galopante et terminale intensité. Le son est aiguisé, clair, fin et précis comme il faut, prêt à distribuer mandales sur mandales.
Très bon concert, il manquait juste ce qui lui aurait pû faire atteindre un niveau supérieure, l’ambiance. C’est à dire, une ambiance plus propice au mouvement et à la transpiration que celle proposée par le maigre public de trente personnes qui remplit peu à peu la salle. Pas grave, le quatuor aura assuré comme il fau, pour mon grand plaisir.
Changement de plateau, c’est Get Back Guinozzi! qui prend les devants. Il sont chez Fat Cat, le label de Sigur Ros, et je n’aurai pas vraiment envie d’en savoir plus, leur pop gentille et guillerette ne m’attirant pas plus que cela, préférant m’encrasser les poumons à l’extérieur. Même constat pour The Shaky Hands, dans un registre plus rock’nroll, style Jet, pas neuf pour un sou et vite saoulant
Pause vidange, Part Chimp se met doucement mais assurément en place, le temps de papoter avec un mec de Fiend , apprenant qu’ils entameront une tournée générale très prochainement, pour entendre le riff tueur de « Trad », issue de « Thriller » (oui, effectivement, comme celui de qui-tu-sais), leur petit dernier.
Part Chimp, y’a une semaine à Lyon, c’était hautement qualitatif niveau rouleau compresseur nucléaire. N’y pense plus, ce soir, c’est bouchée double. Leur son est d’une lourdeur dévastatrice, hallucinante, facilement digne d’une épaisseur Melvinsienne circa « Houdini », à tel point que mon sandwich rillettes-cornichons (il était pas mauvais, le salaud) lutte pour se frayer un chemin à travers mon estomac, comprimé par la densité du son des écossais. Tu l’auras compris, la dimension physique de leur musique n’est pas resté backstage, c’est juste impressionnant. Chaque coup de cymbale porté par ce batteur à la crinière insoumise est follement pesant, marquant chaque riff étouffant vrillé par le groupe, appuyant ce côté brûlant et désertique présent sur le dernier album.
La voix de Tim, six-cordistes en chef, a du mal à sortir de tout ce bordel électrique, ce chaos guitaristique absolument jouissif et gras du bide, à l’image de ce second guitariste bedonnant au scintillant t-shirt Thin Lizzy. Trois-quarts d’heure lessivants, épuisants, rappelant à l’aise l’insouciance et la fougue d’un groupe comme Sonic Youth, dans ses jeunes années, mais d’une détermination et d’une puissance à couper le souffle, tout simplement impitoyable. Très gros concert des écossais, j’en aient les oreilles qui bourdonnent encore…
Get Back Guinozzi!
Fordamage
Merci à Rad Party pour les photos!