Haïti, Tahiti, décidément l’exotisme insulaire n’est pas exempt de risques même si, fort heureusement et à l’heure où ces lignes sont écrites, le bilan d’Oli est sans commune mesure avec celui du séisme haïtien.
C’est pourquoi, en vertu du principe de précaution touristique et par souci de conserver ses lecteurs en vie et en bonne santé, « Restons Correct ! » souhaite leur faire découvrir aujourd’hui l’île de Sark ou de Sercq, la plus petite mais peut être la plus attachante des Anglo-Normandes, à quelques encablures à peine de Guernesey, pas très loin non plus de Jersey et de Saint Malo.
Pas de vahinés, pas de ti-punch, pas de cocotiers sur fond de lagon turquoise, juste quelques km² peuplés par 600 îliens un peu rough mais accueillants et qui ont su préserver leur terre, leurs traditions, et surtout leur autonomie.
Vestige comme ses voisines de l’antique duché de Normandie, elle doit d’être restée dans le giron de la Couronne britannique à l’inculture géographique de ce brave Philippe-Auguste qui oublia de confisquer l’archipel à Jean Sans Terre avec le reste du duché.
C’était en 1204 et depuis, si on excepte son occupation par les Allemands entre 1940 et 1944, Sercq vit paisiblement sa vie.
Rattachée au bailliage de Guernesey, l’île est aujourd’hui administrée par un conseil paroissial que supervise John Michael Beaumont, vingt-deuxième Seigneur des lieux, fidèle vassal de Sa Majesté la Reine Elisabeth II, héritier du fief et ingénieur à la retraite.
Vous l’avez compris, Sercq mérite une escapade touristique même s’il est hélas impossible d’y trouver une (vraie) galette-saucisse digne de ce nom.
Pas de bagnoles, peu ou pas de taxes et aucun fou furieux encarté chez Green Peace pour embêter les pêcheurs de thons ou de homards du cru ou pour souler indigènes et visiteurs de sermons hystériques.
Cerise sur le cake, Sercq ne fait pas partie de l’Union Européenne ce qui lui laisse encore quelques latitudes en matière de libertés locales. Comme quoi small est souvent beautiful et, à certains égards, la féodalité ce n’est pas si mal que ça.
Souhaitons que depuis sa superbe résidence, sa Seigneurie puisse préserver ce petit paradis fiscal et institutionnel au bénéfice de ses loyaux sujets et de leurs hôtes.
http://www.sark.info/