Un parc de véhicules en croissance
Depuis cinquante ans, la mobilité des personnes et des marchandises a connu une croissance exponentielle souvent corrélée avec l’évolution du PIB. Résultat, selon les données de l’OCDE, entre 1971 et 2005, la consommation d’énergie finale des transports mondiaux a été multipliée par un facteur 2,2. Près de 2.200 millions de tonnes équivalent pétrole sont aujourd’hui nécessaires pour assurer les voyages par avion, bateau, train ou voiture.
Selon le cahier de janvier 2009 de l’association de scientifiques et d’experts Global Chance, alors que le parc mondial de voitures particulières et petits utilitaires ne dépassait pas 100 millions de voitures en 1955, il atteignait déjà 375 millions d’unité en 1990, et près de 900 millions en 2005 : une progression moyenne et assez constante de 4 % par an au cours de cette période, bien supérieure à celle de la population mondiale (1,7 %/an). Le parc mondial de véhicules de transport routiers et de transport collectif dépasse quant à lui les 200 millions de véhicules en 2008 dont près de la moitié est concentrée aux Etats-Unis.
La suprématie du pétrole et de ses dérivés
L’unité choisie pour mesurer la consommation d’énergie des transports à savoir la »tonne équivalent pétrole » n’a rien d’étonnant lorsqu’on sait que le pétrole est la première source d’énergie utilisée dans ce secteur. Près de 50% de tout le pétrole consommé sur la planète sert à transporter des personnes et des marchandises.
Liquide facilement stockable, transportable et très énergétique (10 kWh par litre) et peu coûteux jusqu’à maintenant, le pétrole a séduit les transports aériens, routiers et maritimes qui désormais en sont totalement prisonniers.
À l’origine de nombreux produits dérivés, le pétrole est utilisé sous forme d’essence, de gazole, de kérosène ou encore de fioul lourd… Selon l’OCDE, dans le transport routier mondial, l’essence est le carburant le plus utilisé (58,6 %) devant le gazole (37,7%), tandis que dans le transport maritime le gazole prédomine (47%) devant le fioul lourd (31%) et l’essence (21%). Le transport ferroviaire se détache légèrement des ressources pétrolières grâce à l’électrification avancée des réseaux ferrés dans certains pays. Mais il reste encore dépendant à 71 % du gazole contre 29 % pour l’énergie électrique.
En France, les transports représentent maintenant 70% de la consommation non énergétique de produits pétroliers soit 47 Mtep. 80% des volumes sont destinés au transport routier sous forme de carburants. Les premiers carburants utilisés sont l’essence et le gazole. Selon les données de l’UFIP en 2008 la France a consommé 32,5 millions de tonnes de gazole et 9,1 millions de tonnes d’essence.
→ Les Cahiers de Global Chance, n°26, janvier 2009, Vers la sortie de route ?
Le carbone : ennemi public numéro un
La combustion de combustibles fossiles dans les moteurs thermiques qui équipent les modes de transport libère notamment du dioxyde de carbone (CO2). Responsables prépondérants de l’accroissement de l’effet de serre et du déséquilibre climatique de la planète, les gaz à effet de serre dont le dioxyde de CO2 font l’objet de politique de réductions d’émissions de la part de la communauté internationale dans le cadre de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC). Tous les secteurs sont sollicités et celui des transports n’y échappe pas.
Selon le cahier de janvier 2009 de Global Chance, les transports mondiaux provoquent actuellement des émissions de GES de l’ordre de 7.000 millions de tonnes soit 27 % des émissions du système énergétique mondial. Ces émissions sont en croissance constante depuis 30 ans à l’image des kilomètres parcourus. En Europe, les émissions imputables aux transports sont passées de 767 millions de tonnes en 1990 à 969 millions de tonnes en 2006 soit une hausse de 26% (source Agence Européenne de l’Environnement).
Les politiques « véhicules propres »
Réduire les émissions de CO2 du secteur est donc devenu un objectif prioritaire des politiques de développement des voitures »propres » aussi appelées parfois voitures »vertes » ou encore, selon les cas, véhicules »décarbonées ». Au niveau communautaire, l’Europe a adopté en décembre 2008, le projet de directive visant à réduire les émissions de CO2 des voitures neuves à partir de 2012. Ce compromis prévoit d’étaler, sur la période 2012-2015, l’effort demandé aux constructeurs pour ramener la moyenne des émissions de CO2 des voitures neuves à 120 g de CO2/km contre 154 g de CO2/km actuellement.
Plusieurs mesures ont donc été mises en place pour encourager le renouvellement du parc vers des véhicules moins émetteurs de CO2 : bonus-malus, étiquette énergie, évolution de la taxation en fonction des émissions…
Tout est donc fait ou presque pour encourager les propriétaires à renouveler leurs véhicules et surtout à opter pour des véhicules moins émetteurs de CO2.
→ Article : »2 millions de véhicules »décarbonés » en 2020 »
Source : ACTU-ENVIRONNEMENT