Changement de ton, d’époque, de lieu. En route avec Dalva...

Publié le 04 février 2010 par Mmepastel

Le livre

Le livre, en poche

L'auteur

Changement de ton, d’époque, de lieu. En route avec Dalva et l’histoire de l’Amérique.

De tout ce que j’ai lu de Jim Harrison, c’est le roman que j’ai préféré (ex-aequo peut-être avec sa suite, La Route du Retour, et De Marquette à Veracruz), sans doute parce que le personnage éponyme et principal est absolument formidable.

Dalva est une femme de quarante-cinq ans qui essaie de panser les blessures des autres et de penser les siennes. C’est une femme libre, elle vit seule et subvient à ses besoins, elle a des amants et envisage la vieillesse dans la solitude avec sérénité. Elle ponctue le roman de paroles profondes et triviales à la fois (ce qui est la marque de fabrique de l’auteur, et ce que j’adore -entre autres- chez lui) : “Tu restes là à te gratter les couilles sous la table dans un état de totale identification inconsciente avec les vainqueurs”, lance-t-elle, agacée, à son ami-amant Michael, personnage particulièrement drôle dans le roman.

Cependant, sa vie est une longue route de souffrances : elle a perdu son père alors qu’elle n’avait que quinze ans, elle a perdu son amant indien Duane, elle a abandonné son bébé, perdu son grand-père, perdu Rachel, la mère de Duane. Sa vie est jalonnée de deuils et de pertes. Mais est-ce le sang indien en elle qui lui donne, malgré tout, cette force vitale des Femmes qui courent avec les loups, contagieuse à la lecture du roman ? Elle va se mettre en quête de ce fils perdu, qui “quelque part, (..) a quinze ans”.

Et comme souvent, chez Jim Harrison, la quête personnelle rejoint la recherche de la vérité historique. L’intime se mêle à l’histoire, ici encore, à celle du sort des indiens d’Amérique.

C’est beau, drôle, complexe et profond. Dalva est une héroïne moderne et intemporelle.

Pour des détails sur Jim Harrison et son oeuvre, un site fort complet ici.