Faut-il se le cacher plus longtemps?
Le Mouvement Démocrate est dans un bien piètre état. Crédité d'à peine 4% d'intentions de votes dans les sondages récents, le champ lexical de la division est employé pleinement au sein des démocrates.
On connaît les départs des blogueurs émérites, des figures incontournables, ou d'anonymes désabusés incarnant autrefois le flamboiement du tout jeune parti fondé au sortir des élections présidentielles dans un élan d'espoir comme nous en avions rarement connu dans la France de ces trente dernières années.
Il y a eu Quitterie, il y a eu Christophe, il y a eu Laure.
Parallèlement, les mouvements appelant à une plus grande transparence et à plus de démocratie interne se sont multipliés entre le Grid et les Promoteurs notamment.
Il y a eu en outre cette surmédiatisation de François Bayrou lors des dernières élections européennes étouffant le programme (pourtant de qualité) du MoDem et surtout les nombreux talents qui souhaitaient le porter. Surmédiatisation qui a disqualifié partiellement notre parti lors du fameux duel l'opposant à Cohn-Bendit.
Il y a encore ces désignations de tête de liste que l'on ne comprend pas très bien, ces pratiques au sein des fédérations départementales qui font grincer des dents, et le fantôme de la vieille UDF qui n'en finit pas de nous hanter.
Aujourd'hui, même les plus fidèles commencent à baisser les bras.
Corinne Lepage exprime son agacement de plus en plus ouvertement...
De mon côté, je reconnais volontiers plusieurs facteurs extérieurs qui ne nous ont pas facilitél a tâche jusqu'à présent. Pour autant, je reconnais aussi les errements de la direction du 133bis rue de l'Université.
J'avoue attendre un signe, un geste, une réaction de François Bayrou: un discours galvanisateur, une politique de communication interne et de transparence revue de A à Z?
Dans le sillon de cet espoir, je nourris cependant une grande crainte: celle qu'il (continue?) feigne d'ignorer ce qui se passe ou qu'il taise cette situation, espérant que le silence calmera les esprits échaudés, voire que le temps fera son office.
Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il nous sera bien difficile d'organiser le rassemblement des démocrates que nous appelons de nos voeux, lorsqu'au sein même de notre formation politique, la déliquescence s'amplifie.
Pis encore à mes yeux, il n'est nul autre parti à ce jour, nul autre candidat qui incarne l'idéal démocrate.
Je serais bien orphelin si le MoDem ne retrouvait pas ses couleurs...
François, parle-nous, nous en avons besoin !