Quel bonheur, ce livre ! Que d’heures agréables passées grâce à lui ! Un chick lit culinaire ! Une vraie découverte, mieux que tous les autres de ce genre que j’ai pu lire jusqu’ici, et j’en ai lu tant je les aime comme pure distraction assurée et facile ! Rien de tel après un bon gros pavé ambitieux et qui se traîne un peu ou une série de petits livres apéritifs comme mises en bouche ! Pourtant voilà un bon moment que ce modeste volume s’empoussiérait sur son étagère ! Par quel miracle en est-il sorti ? Je ne sais même plus !
Jasmine March est une femme épanouie et chaleureuse qui aime et sait très bien cuisiner mais à l’ancienne,avec des produits authentiques et surtout pas allégés. Elle va à l’encontre de la mode qui ne songe qu’aux calories, au tofu, au light. Aussi vient-elle d’être licenciée par son éditeur. Chez elle, sa fille adolescente, rebelle, sombre dans l’anorexie, le petit ami de celle-ci tombe sous le charme de cette cuisinière accomplie, toujours si généreuse et de bonne humeur et son mari adoré la trompe avec une de ses étudiantes qui l’a convaincu de se nourrir macrobiotique, histoire de se désintoxiquer en permanence. Jasmine, elle, continue à inventer de nouveaux plats, tous plus appétissants les uns que les autres et toujours dans la bonne humeur et l’optimisme ! Son grand problème est de créer un nouveau plat, le plus succulent qui soit pour l’anniversaire de Daniel, son cher et tendre époux. Ce plat idéal fait l’entrée et le final du récit. Quel plat et quel final ! Comment va-t-elle s’en sortir ? Tel est le sujet du livre et c’est jubilatoire jusqu’à cette fin si inattendue, gore et loufoque au possible, dans un crescendo de réussites culinaires frôlant sans arrêt l’érotisme le plus sensuel, visuel, tactile, odorant et gustatif bien sûr !Un délice!
Quelques aperçus du récit :
Jasmine : « Elle était la terre, généreuse, puissante et parfumée. Dans sa jeunesse, ses héros étaient des hommes comme Paul Bocuse, dont elle aimait la face ronde et l’œil pétillant d’un éclat sensuel. »
« De retour chez elle, Jasmine courut tout droit à la cuisine. Assise devant son buffet ouvert, elle respira profondément. Elle caressa son bocal de flageolets, le gros sac de riz basmati. Elle se pencha et embrassa les pois chiches, les haricots secs, les champignons déshydratés. Ah, le parfum des cèpes ! Elle se sentait mieux à présent. Devant elle s’alignaien ses bouteilles de vinaigre. Vinaigre balsamique, de cidre, de vin, blanc et rouge, de framboise. Et ses huiles. Et ses marinades de légumes. Elle les préparait elle-même, avec des légumes nouveaux qu’elle choisissait avec soin. Elle les plongeait dans l’huile vierge puis les rangeait dans de jolis bocaux. »
L’auteur :
"Nina Killham est originaire de Washington et diplômée de l’Université William and Mary . Auparavant critique culinaire au Whashington Post, elle a puisé dans son expérience la matière de son premier roman : L’art d’accommoder les restes. Elle vit à Londres avec son mari et ses deux enfants »
Voici ma première contribution au challenge A lire et à manger
L’art d’accommoder les restes de Nina Killham
(Pocket, 2005, 283 pages)
Traduit de l’anglais (Etats-Unis par Valérie Dariot) Titre original : How to cook a tart