Depuis 3 ans, de sordides meurtres se produisent à Tokyo, les victimes sont retrouvées complètement vidées de tout fluide corporel. Il s’agirait de l’œuvre d’un Kappa. L’inspecteur Narumi Kure (plutôt sceptique et rationnel) a été appelé à résoudre cette enquête, en compagnie du lieutenant Minoru Sagisaka (un féru d’ésotérisme et d’occultisme). Eko est un Karas, le protecteur de Tokyo, mais il a abandonné son devoir pour mieux prendre le pouvoir dans les 2 mondes ( Humain/Fantôme). Yurine, protectrice des fantômes, doit désigner un nouveau Karas afin de rétablir l’ordre dans la ville, ce qui n’est pas chose facile car Eko est très puissant.
La première chose que l’on se dit après avoir vu Karas, c’est qu’on en a eu plein les mirettes, et cela, dès le début. A ce moment, on se dit que ces 6 OAV promettent beaucoup. mais est-ce le cas?
Ma réponse est sans appel: oui. Pour une série d’OAV, le résultat est plus que réussi. Il y a une ambiance particulière, difficile à décrire mais saisissante, comme prisonnière entre deux mondes, à l’image de son héros. L’histoire s’enchaine bien et pour une fois, il n’y a pas de philosophie inutile pour expliquer des faits simples. Les 6 OAV sont bien dosés et quand on en finit un, il faut absolument regarder le suivant. De plus, les éléments importants sont révélés petit à petit, ce qui ajoute à l’envie de continuer. La durée ne souffre pas de discussion je pense car même si le choix de faire Karas en OAV peut sembler étrange, on ne voit pas trop ce qu’il y a à redire.
Certes, tout n’est pas parfait comme les raisons du Karas rebelle de tout déglinquer dans une ville qu’il a protégé. Il le dit mais ca méritait un peu plus d’éclaircissements. Pareil pour son état qui, techniquement parlant, ne devrait pas être possible. C’est d’ailleurs le facteur récurrent de la série. On ne sait que peu de choses sur le boss final alors que son entrée en matière décoiffait pas mal. On a un peu le sentiment que le studio ne savait pas trop comment expliquer et qu’il a joué la carte du mystère, en nous servant des explications de surface. Ca m’a un peu gêné car j’ai l’impression d’une fausse note alors que le reste était très plaisant.
Mais que cela n’occulte pas son héros classe, à la vie plus que trouble, mais qui effectue son rôle de protecteur à la perfection, comme une sorte de rédemption ou plutôt de libération et qui incarne parfaitement son personnage coincé entre deux mondes, qu’il ne veut pas quitter. Je m’attendais à plus d’attention sur Yurine mais au final, le peu que l’on sait de ces espèces de guide et d’observateur est suffisant. Les inspecteurs s’intègrent bien dans ce schéma et se confrontent courageusement à une réalité qu’ils ne sont pas prêts à affronter. N’oublions pas que Karas est une critique directe de l’humanité qui oublie son passé et cède à sa nature destructrice. Ils incarnent l’espoir des monstres et de la ville (aussi étrange que cela puisse paraitre mais c’est l’idée des OAV).
Autre point fort, le design. C’est beau et la 3D s’intègre bien au reste, donnant un réalisme rarement atteint, mêlant le clair-obscur avec brio. Ce petit truc a eu beaucoup d’effet car, sans être original, le résultat est très plaisant. Du coup, les combats sont magnifiques, bien que parfois un peu surchargés. Mais quand le Karas brandit son épée, on s’émerveille ^^ La scène d’entrée a bénéficié d’un soin tout particulier mais ca valait le coup car on reste scotché. Quoi de mieux pour séduire le spectateur. Ajouté à cela une musique de fin sublime, on en redemanderait presque.
Une bonne surprise que Karas qui irait preuve me réconcilier avec les OAV. Visuellement nickel, scénaristiquement très bon, je ne peux que vous encourager à voir Karas. Installez-vous dans votre canapé, préparez les pop-corn et décollage.