L'agent Richard Curtis (qui ne bosse pas pour le FBI) estime que cela « rend le contrôle sur le prix des livres - imprimés et numériques - aux éditeurs », et estime surtout que d'autres vont suivre cette voie. Et surtout, charge aux autres agents désormais de reprendre les négociations avec les éditeurs pour obtenir des droits d'auteur de 50 % sur les ebooks. Le règne actuel des 20 % octroyés n'en a plus que pour un ou deux ans pense-t-il, avant de se faire définitivement botter les fesses.
Si les agents littéraires sont unanimes sur la victoire que représente cette hausse de prix, n'oublions cependant pas que MacMillan n'a toujours pas retrouvé sa place dans les colonnes d'Amazon. Le cybermarchand entend maintenir la pression en empêchant d'acheter les ouvrages de l'éditeur, pour s'assurer des négociations plus faciles.
Et c'est ce genre d'attitude qui fait enrager d'autres agents. Plusieurs assurent de leur grande satisfaction et d'une certaine animosité à l'égard du marchand. « Je pense que ce à quoi nous avons assisté, c'est qu'un détaillant vient de sauter par dessus le requin », explique un membre de l'agence Fischer-Harbage. Sauter par-dessus le requin ? Oui, c'est-à-dire vient de prendre une claque, mais l'expression anglaise est amusante. (voir Publishers Weekly)
Dans le même temps, c'est la Guilde des auteurs qui a fait son show, avec une déclaration bien envoyée.
Une lutte qu'elle juge « nécessaire » et surtout une « initiative audacieuse » face à un acteur qui a une réputation de joueur difficile et de négociateur sanguinaire. Bien sûr, la Guilde regrette que les auteurs et les lecteurs soient impactés par cette situation et la prise d'otage actuelles. Mais sans un écosystème sain pour l'édition, où éditeurs et auteurs sont rémunérés équitablement pour ce qu'ils font, la qualité et la diversité des livres à disposition du lectorat souffriront inévitablement.