La Suisse est la dernière « citadelle » qui a été conquise, en pleine légalité, par les opérateurs de jeux en ligne. La conquête s’est passé doucement et avec l’accord mutuel des parties. Ainsi que, dans le paysage européen, la Confédération helvétique a décidé d’offrir aux jeux et aux casinos sur internet le cadre légal dont on avait besoin. Le Cesare recevra, bien entendu, sa part, sous la forme des impôts…
La solution est convenable pour les deux parties. La nouvelle loi sur les maisons de jeu permettra, pour le début, à une dizaine de casinos d’opérer en Suisse, avec des licences en régime de concession. La mesure ne touchera pas la Loterie Romande et Swisslos, qui ne perdront pas leur monopole en matière de jeux de grattage et de tirage (la même chose se passera en France, où la Française des Jeux gardera son monopole sur les mêmes domaines). Donc, ce n’est pas étonnant que le changement ne va pas bien à la Loterie romande, qui craigne des concurrents forts et alléchants pour les joueurs. Son chiffre d’affaire subira, sans doute, une baisse.
En Suisse, comme en France, ce type de mesure s’imposait depuis quelque temps. Mais les autorités ont dû se convaincre les interdictions imposées et les monopoles existantes, engendrant le jeu illégal – était plus nuisible qu’avantageux pour l’Etat. La réglementation du marché montre que la présence des opérateurs de jeux en ligne en Suisse et les revenus qui s’échappaient au fisc ne pouvaient plus être ignorés. Ceux qui vont dorénavant bénéficier d’une licence devront se soumettre aux conditions imposées par les autorités, conditions non-discriminatoires par rapport aux maisons de jeu suisses.
Les experts estiment que, en quelques années (plus précisément, jusqu’en 2012), les jeux de hasard en Suisse enregistreront un produit brut de jusqu’à 174 millions de francs. Dans le cas où les Suisses auront une interdiction à l’étranger, les chiffres seront ceux-ci; si une telle limitation n’existait pas, les chiffres tourneraient entre 115 et 139 millions de francs.