Lost

Publié le 03 février 2010 par Flow

Lost. (crée par J.J Abrams)

Une page se tourne.

Saison 6.


  

Lost est presque un mythe. Une petite révolution des années 2000. Elle a remis au goût du jour la série feuilletonnante en perte de vitesse face aux procedurals, plus rentables mais moins innovants. Depuis la saison 3, on connaît la date de fin: 2010. Ça y est, on y est. Aura on toutes les réponses? Certainement pas, le mystère étant trop consistant. Est ce important? Pas du tout. Pourquoi bouderait on le plaisir de voir la conclusion que les scénaristes nous ont concoctés, eux qui criaient à qui voulaient les entendre qu'ils savaient où ils allaient. En tout cas, la machine est lancée et rien ne saura stopper la course inexorable du temps, pas même une bombe nucléaire...


Attentes et satisfaction.
Avant de parler de ces deux premiers épisodes, je vais un peu évoquer l'attente qu'ils suscitent. Comme je l'ai dit, les fans sont nombreux. Même si l'audience s'est érodée peu à peu, le noyau dur est resté fidèle à la série. Il n'y a qu'à parcourir le net pour voir à quel point l'effervescence est à son comble. Et les producteurs en rajoutent en promettant toutes les réponses, même celles que l'on attend pas. Que l'on aime ou que l'on déteste le concept de Lost (on peut, car il demande une implication de la part du spectateur gigantesque), il est impossible de nier l'impact que la série a eu sur le monde télévisuel. Il a réouvert un filon que l'on croyait tari et les émules n'ont pas tardé: Heroes perdu à jamais ou encore plus récemment la moyenne Flasforward présentée carrément comme son successeur. L'attente autour de sa fin est donc gigantesque. Le danger, c'est que lorsque cette dernière est (trop) grande, la déception guette. L'exercice est périlleux pour les scénaristes. Ils doivent lever le mystère afin de récompenser les fans et écrire une fin qui répondra à leurs désirs. Ou du moins à ceux d'une majorité (soyons objectifs, il y aura des déçus). Réponse dans quinze épisodes...

Episode 1 et 2: LA X

Dire que j'étais impatient de retrouver Lost est un truisme. J'ai toujours été fan de la série mais jamais je n'avais ressenti ce sentiment d'être happé par ce qui se passe. Certainement l'approche de la fin. En tout cas, c'est mauvais signe pour mon objectivité mais çà fait du bien...

L'histoire reprend où elle s'était arrêtée et offre les réponses (ou parties de réponse) nécessaires. Identité du faux Locke, la réussite ou l'échec de l'explosion. Pourtant, et sans surprise, les réponses emmènent de nouvelles questions. Le mystère s'épaissit un peu plus (oui c'est possible) et on comprend que la série n'a pas dit son dernier mot. Captivant de bout en bout, le double épisode s'avale d'une traite et laisse pantois.

Je vais commencer par la bombe. On nous explique que l'île a à nouveau changé le cours du temps. Les prisonniers du passé sont donc de retour et rien n'a changé. Ce qui semblait être leur dernière tentative d'échapper à leur fatalité est un échec. Dépités, les survivants doivent en plus gérer la mort de Juliet et celle à venir de Sayid. La tension entre Jack et Sawyer est palpable. Des questions se posent. Pourquoi l'île qui était stable a effectué un nouveau saut? De plus, pile au moment où la bombe a explosé. Ce ne peut pas être une coïncidence.

Parallèlement, on assiste à des flashs maybe. On voit ainsi l'île sous l'eau (dans une séquence d'effets numériques très série Z) et les passagers en route pour LA. J'y reviendrais plus tard mais on peut y voir deux significations. Les personnages espérant tellement que leur plan ait fonctionné s'imaginent ce que leur vie aurait été si ils avaient atterri dans les règles de l'art. Ou alors tout a bien fonctionné (comme le dit Juliet d'outre tombe) et une nouvelle branche alternative s'est crée.

J'aime bien tout ce qui touche au temps, mais j'ai du mal à en parler... Dans la saison précédente, la règle était What happened, happen et les tentatives pour changer le passé contribuaient à sa réalisation (Sayid et Ben, Faraday...). La série fonctionnait sur le modèle de la boucle temporelle immuable (la boussole de Locke). Or si le plan a fonctionné, la boucle est brisée et on se retrouve avec des branches multiples (comme dans Retour vers le futur ou L'effet papillon). On voit donc la nouvelle et l'ancienne qui n'a aucune raison de disparaître. Il est trop tôt pour dire quelle voie les scénaristes ont choisi. Attendons patiemment (comme on a été habitué).

Ensuite, on a les Autres avec les amis de Jacob qui attendent devant la statue. A l'intérieur, ce dernier a rendu l'âme (mais pourquoi se laisse il tuer?). Le faux John Locke est bien, comme on pouvait s'y attendre, le monstre. A présent c'est certain. Ben assiste à la scène impuissant. Voir ce bon vieux manipulateur si perdu est jubilatoire. Sa petite gué-guère avec Widmore semble bien dérisoire comparée à celle entre Jacob et le monstre. On ne sait toujours pas qui il est réellement mais on apprend qu'il est prisonnier de l'île. De quoi il retourne, il faudra repasser. Qui sont ils? Pourquoi maintenant? (si il prend l'apparence de Christian depuis tout ce temps qu'attendait il?). Et ainsi de suite...

On découvre également un autre groupe des Autres. Ces derniers habitent le temple et profitent d'une fontaine de jouvence. On revoit l'hôtesse de l'air et les enfants kidnappés, bien vivants. Sayid ressuscite miraculeusement. Jacob ou Sayid?

Quant aux flashs maybe, difficile de cerner leur utilité. On revoit avec plaisir les morts (Boone, Charlie, Artie, le Marshall...). Également Desmond, plus fantomatique que jamais. On voit ce qu'aurait pu être leur vie et on se dit que ce n'est pas plus mal que l'avion se soit crashé tant ils sont à plaindre.

Au final, c'est Lost, c'est riche, c'est passionnant et c'est diablement mystérieux.


 

Episode 3 et 4: What Kate did; The substitute

Bon, ayant pris du retard sur pas mal de séries, je vais passer rapidement sur ces deux épisodes (ne vous inquiétez pas je serai puni en conséquence, j'entends déjà Smokey qui arrive à ma porte...).

La structure de la saison est posée. On a les flash maybe et notre réalité qui se chevauchent. Dans ces deux épisodes, sur l'île, on nous offre plus de questions que de réponses. Ainsi, on n'apprend rien de nouveau sur Sayid, mis à part qu'il souffre du même syndrome que l'équipe de Rousseau. On revoit Claire qui elle aussi est infectée. Est-ce par le faux Locke? Mystère. L'épisode 4, meilleur, offre plus de réponses. Le monstre emmène Sawyer dans une grotte et on découvre que les fameux chiffres correspondent aux personnages de la série (sauf Kate?!) et qu'ils sont les candidats à la succession de Jacob. Je n'ai pas envie de croire que leur affrontement est seulement manichéen. Ce serait trop simple. Le plan sur les deux cailloux (un noir et un blanc) va dans mon sens car le faux Locke précise que c'est juste une blague entre eux lorsqu'il jette la pierre blanche à l'eau...

Du côté des flash maybe, on a celui de Kate. Cette dernière est toujours prise entre deux tendances antagonistes: sa cavale violente et sa grandeur de cœur. Ainsi elle aide Claire dans son accouchement et se rapproche donc de notre réalité. La présence d'Ethan n'est pas non plus à négliger.

Dans l'épisode suivant, on a Locke et le moment de la conclusion est arrivée. Je ne l'aimais pas beaucoup au début mais à présent il va me manquer. Cette partie sur son handicap s'est révélée très émouvante, en particulier la scène avec Katey Sagal, magistrale. Il l'accepte enfin et va pouvoir vivre sa vie. Sur l'île, on l'enterre et le monstre raye son nom. Out John Locke.

En conclusion, la fin approche et les révélations arrivent au compte goutte.

Episode 5: Lighthouse
Episode 6: Sundown
Episode 7: Dr Linus

Le premier épisode est un centric sur Jack. Je ne les aime pas en général mais il faut dire que l'épisode était plutôt réussi. Il aborde une fois de plus les liens père/fils qui lui vont si bien. Jack a en effet un fils dans la réalité alternative et il reproduit les mêmes erreurs que son père. Il apparaît touchant dans son rôle de parent car il essaie de s'en sortir, de s'améliorer mais comment être un bon père lorsque le seul que l'on a connu était mauvais... Sur l'île, Jacob essaie de lui faire reprendre confiance après les traumatismes de la saison précédente. A côté, on retrouve Claire, un brin folle qui est manipulée par le monstre.

Le deuxième est un centric sur Sayid. Cet épisode met fin à la partie temple. Et elle s'achève dans le sang. Le faux Locke parvient à rentrer grâce à Sayid qui une fois de plus, malgré ses doutes, fait le choix du mal. L'épisode a le mérite de consolider les camps et de réunir les personnages. Le Sayid de la réalité alternative cède aussi à ses démons ce qui prouve que les deux sont liées. Ce flash se révèle peu passionnant par contre...

Le troisième est un centric sur Ben. Sans être un des meilleurs, il se révèle très bon. Emerson est au sommet de son art et offre à son personnage un début de conclusion. Il fait partie des bons. Même si c'est un homme faible qui choisit souvent la facilité et la lâcheté. Il est profondément humain et donc attachant et ce dans les deux réalités. La scène avec Ilana était très émouvante. Il a toujours voulu la reconnaissance. De son père, puis de Jacob. Ce dernier se refusant à la lui donner, il l'a trouvée dans les mots de son bourreau. Celle-ci en l'acceptant, se rapproche de son père spirituel défunt. La scène de retrouvailles sur la plage est très belle également, pleine de mélancolie. Jack croit à nouveau et la confrontation avec un Richard désemparé est très symbolique. Il redevient un leader petit à petit et se rapproche de son futur rôle: remplaçant de Jacob. Il y a un point bizarre qu'il est intéressant d'étudier. Ils nous révèlent que l'île et la Dharma initiative ont bien existé. La bombe aurait donc coulé l'île comme prévu... Mais pourquoi était elle intacte alors? Mystère. Enfin, la scène finale, ridicule à cause du budget cheap de la série, nous ramène Widmore sur l'île. Que va t'il faire?


En conclusion, trois épisodes qui n'apportent pas de réponses majeures mais qui s'en sortent plutôt bien.

Episode 8: Recon

Episode 9: Ab Aeterno

Bon c'est parti pour les épisodes 8 et 9. L'un consacré à Sawyer, l'autre à Richard (enfin!).

Le premier épisode est un des plus lents de la saison. Il n'est pas déplaisant à voir certes mais il ne s'y passe rien de transcendant... Le défaut principal de cette saison, c'est cette volonté de garder le mystère. Il est à présent évident que les réponses ne viendront pas avant les tous derniers épisodes. Et en fan impatient de la série, le spectateur se dit que le temps des cachotteries est terminé. On veut des réponses!

Ceci étant dit, James est égal à lui même: blasé et taciturne. Que ce soit sur l'île (sur laquelle il doit rencontrer Widmore qui fait du camping) ou dans son flash (dans lequel il est flic mais toujours à la recherche d'Anthony Cooper). Il trimballe son spleen dans la jungle sur un rythme au ralenti. De leur côté, Claire et Kate se crêpent le chignon, l'Ennemi joue encore au mystérieux et Sayid est une loque (facile comme jeu de mots j'avoue).

Au final, un épisode moyen qui se répète un peu pour le personnage mis en avant.

Le deuxième épisode, est bien plus dense et riche. Évidemment, Richard ne sait rien (d’ailleurs son petit rire marquant sa surprise est très représentatif de son état d’esprit), c’est comme si les scénaristes se foutaient de nous. Déjà avec la théorie du purgatoire et aussi avec Ricardo. Comme si ils voulaient nous dire: pourquoi diable avez vous cru qu’il savait quoi que se soit?

On ne s’ennuie pas pour autant devant cet épisode. On nous révèle comment il est arrivé sur l’île et comment il est devenu immortel. Bien sûr, on le savait déjà et il n’y a donc rien de surprenant mais cela fait toujours plaisir à voir (et cela change un peu de la réalité alternative). Il était donc esclave sur le Black Rock (qui au passage est responsable de l’état de la statue) et s’est fait manipuler (comme Ben) par le monstre pour tuer Jacob. Au final, celui-ci l’a convaincu et lui a offert l’immortalité.

Ce qui est frustrant, c’est d’approcher la relation Jacob/Ennemi sans avoir de réponses. Leur débat sur la nature humaine est au centre de tout mais il nous manque encore des morceaux. Rageant. J’ai bien aimé l’explication/comparaison à propos de l’île qui retient le Mal. Le tout fait très boîte de Pandorre quand même...

Sinon, Hugo qui voit les morts, j’ai vraiment du mal à m’y faire... On se serait cru dans un épisode de Ghost Whisperer. Vraiment pas convaincu.

Au final, l’épisode est captivant, bien qu’il offre des réponses qui n’en sont pas, car on les avait plus ou moins devinées.

Episode 10: The Package

Episode 11: Happily ever after

Ces deux épisodes, sans offrir de révélations majeures, apportent leur pierre à l’édifice.

Le premier est le moins passionnant des deux car il est moins mystérieux. Il se concentre sur le couple Jin/Sun, séparé depuis trop longtemps maintenant. Ils ne se retrouvent pas encore mais dans la réalité alternative ils sont bel et bien ensemble. La thématique reste pourtant la même. Pourront ils rester ensemble et être heureux? Ou alors seront ils maudits à jamais comme les célèbres amants de Vérone? Dans le flash maybe, ils ne sont pas mariés et ont une liaison secrète. Le père de Sun qui l’a découvert, décide d’en finir avec Jin, par l’intermédiaire de Keamy. Ainsi, le flash recoupe celui de Sayid. La fin laisse présager qu’ils ne peuvent être heureux. Sur l’île, le faux Locke leur promet de les réunir... Seulement, Sun ne lui fait pas confiance et Jin se fait enlever par Widmore. Jack, qui ressemble de plus en plus à Jacob dans son comportement promet la même chose à l’épouse attristée. On se dirige donc bien vers un affrontement entre les deux rivaux pour la mainmise sur les candidats. A noter, Sayid est ridicule dans son absence d’émotions sur-jouée (à moins que sa résurrection nous réserve des surprises) et Desmond était le mystérieux paquet. Les révélations se font attendre, ce qui plombe un peu l’épisode. Patience.

Ce second épisode renoue avec les réponses. Certes, elles sont mineures et apportent toujours plus de questions, mais c’est pour cela qu’on aime Lost. Non? Une fois n’est pas coutume, elles arrivent par Desmond qui est plus que jamais replacé au centre de l’histoire. La majeure partie de l’épisode se déroule dans la réalité alternative. Dans cette dernière, le personnage est une sorte d’ersatz de Georges Clooney dans In The Air. Il voyage beaucoup, travaille tout le temps et ne possède aucune attache. Évidemment, son patron n’est autre que Widmore. Il échange avec des personnages disparus (Charlie, Faraday...) des conversations métaphysiques, pleines de mysticisme. Le rocker drogué (Monhagan est plus habité par son personnage de Flash Forward que par Charlie) lui fait découvrir, à l’article de la mort, des flashs de la réalité que l’on connaît depuis le début de la série. Ainsi, il se met en quête de Penny qu’il retrouvera dans le stade dans lequel Jack faisait son footing. La conversation avec Faraday prouve également les connections entre les réalités. Sur l’île, il subit un choc électromagnétique auquel il survit (mais pourquoi donc?) et en ressort avec un sourire béat sur le visage et ayant apparemment tout compris... De quoi titiller notre curiosité et notre soif de réponse. La suite!

Au final, deux épisodes convaincants mais bon sang on veut des réponses!

Episode 12: Everybody loves Hugo

Episode 13: The last recruit

Episode 14: The candidate

Episode 15: Across the sea

Bon avec ces quatre épisodes, on se rapproche de la fin. Il ne reste plus que trois épisodes. Et à l'approche de cette conclusion, les défauts de cette saison ressortent comme jamais auparavant. La construction laisse à désirer. Trop de flottement et peu de réponses... J'y reviendrai dans un billet spécial dimanche (avant la diffusion du grand final), donc je n'en parlerai pas plus.

Le premier épisode est un centric sur Hurley. Celui-ci dirige un peu le groupe. D'autant qu'Ilana disparaît un peu trop rapidement sans même avoir été développée. C'est dommage. Il les pousse à rejoindre le groupe de l'Ennemi. Du coup, Ben, Richard et Miles ne le suivent pas. Tous les autres se rassemblent. L'intégralité des candidats est donc avec le monstre de fumée noire. Son groupe à lui ne fait rien. Enfin non, ils attendent, comme il dit. Mouais. Il est également intéressant de voir que Jack, le leader né, se met en retrait. La mort de Juliet l'a déstabilisé et il a peur de récupérer ce poste. On peut le comprendre. Il laisse donc de l'espace à Hurley. Ce dernier continue de discuter avec les morts. Cette fois c'est Mickaël qui revient. Pour l'avertir que des gens vont mourir si ils font exploser l'avion. C'est quelque peu inutile car des gens vont mourir dans tous les cas.

Dans la réalité alternative, il est l'opposé de lui même. C'est devenu une constante. L'effet miroir semble être le mode de fonctionnement de cette réalité. Il a donc de la chance mais reste toujours aussi seul. D'où le retour de Libby. Leur relation était belle à l'époque est elle est encore dans cette épisode. Et elle permet à Hugo de se souvenir.

La palme du mystère revient à Desmond. Sur l'île, il semble tout savoir. A tel point qu'il énerve l'homme en noir qui le jette dans un puits. Étrange. Dans la réalité alternative, il pousse les gens à se souvenir de la réalité que l'on connaît depuis six ans. Il veut la recréer. Mais pourquoi? Et la fin est encore plus bizarre. Il écrase Locke...

Le deuxième épisode est centré sur toutes les histoires de la réalité alternative. Elles trouvent un début de conclusion dans cet épisode. Sayid est arrêté, le bébé des Kwon est sain et sauf, Claire rencontre Jack, Kate est tombée sur Sawyer et Locke est opéré par Jack. Desmond s'efforce toujours de recoller les morceaux alors que sur l'île, il est en danger. Sur cette dernière justement, tout s'accélère (enfin). Comme dans les season finales des saisons passées, tout le monde court partout, les plans se succèdent... La confrontation entre Jack et le faux Locke, tant attendue, tient ses promesses. Et les rôles se sont inversés par rapport à la relation Jack/Locke. Le premier est le croyant à présent alors que son adversaire ne croît plus en rien. Widmore attaque mais ses intentions restent vagues. Cet épisode est une sorte de prélude à la fin. Le tout est un peu confus mais prenant. A noter également les retrouvailles manquées de Jin et Sun. La scène est traité sur le ton de l'humour (Lapidus) et Sun retrouve la parole. On a connu Lost plus inspirée.

Le troisième épisode est certainement le plus choquant de la saison. En effet, trois personnages originaux meurent dans ce dernier. Là encore, les péripéties sont nombreuses peut être même trop. Ils sont prisonniers de Widmore, ils vont à l'avion, puis au sous-marin, puis ils partent, puis ils coulent. On a tellement été habitué à avoir peu d'action que l'on en ressort ébahi. Le monstre se transforme en terminator et massacre plus de figurant que Jack Bauer en personne. Il en profite également pour se révéler. Son but est la mort des candidats. Son plan est bien amené et s'agence parfaitement à l'ensemble. Jack est l'autre personnage qui à droit à un développement. Il redevient le leader est semble être le mieux placé pour remplacer Jacob. Le flash maybe lui est également consacré. Il souhaite opérer Locke pour qu'il puisse marcher à nouveau mais ce dernier s'y refuse car il est responsable de son handicap qui a aussi causé le quasi décès de son père. Les rôles s'inversent comme à l'accoutumée. Jack a la foi et Locke ne l'a plus. Manque de bol, la confiance que l'on place dans un leader, il l'a perdue et Sawyer ne veut pas le lui redonner. Du coup, il y a des morts. Sayid tout d'abord qui avait enfin quitté le monde des morts vivants. Est ce son entrevue avec Desmond qui a eu cet effet? Il se sacrifie pour l'équipe. Ensuite, le sous-marin coule et les Kwon ne parviennent pas à fuir. Leurs retrouvailles étaient plus réussies que dans l'épisode précédent. L'émotion est présente mais amoindrie par le fait que cette saison a ternie la caractérisation des personnages. Il n'y a toujours pas de réponses, mais on sent la fin plus proche que jamais.

Le quatrième épisode souffre du fait qu'il aurait du être placé bien plus en amont de la saison. En effet, le rythme est monté dans les épisodes 13 et 14 et avec celui-ci, la tension redescend. De plus, comme elle le dit si bien au début: « chaque réponse que je donnerai apportera toujours plus de questions ». Les scénaristes ne croyaient pas si bien dire. L'épisode raconte comment Jacob et le Monstre (son frère donc mais son nom nous restera inconnu) sont arrivés sur l'île. Ils sont nés dessus et leur mère a été tuée par une femme (gardien de l'époque) qui les a recueillis. Elle leur impose le fait de ne pas s'entretuer (comment?) et leur présente une lumière qu'il faut protéger des hommes. Cette dernière semble être le cœur de l'île et alimente la roue. Très mystérieux et métaphorique. Le tout fait penser à la Bible. L'île fait penser au paradis de la genèse. Un lieu sacré (la lumière=le fruit de la connaissance) qu'il faut garder et qu'on ne peut quitter (among the sea). La relation des deux frères fait penser à Abel et Caïn. Le point positif est l'absence de manichéisme. Le monstre n'est pas méchant il a juste un point de vue différent sur l'humanité et sur l'île qu'il veut quitter à tout prix. Cet épisode mériterait une étude plus poussée tant les interprétations sont nombreuses. Il devient le monstre en rentrant dans la lumière. Soit. Mais on n'aura pas plus d'explications. Et pour finir, parlons d'Adam et Ève. Ils ne sont personne d'autre que la mère adoptive et le frère de Jacob (du moins son corps). Ce qui tendrait à prouver que les scénaristes savaient où ils allaient dès le départ. (ou qu'ils ont fait correspondre les éléments plus tard pour ne pas sembler ridicules si vous êtes cynique). Un épisode important mais dont l'impact est diminué par sa place dans la saison et par l'absence de réponse concrètes.

Pour conclure, je dirais que les réponses manquent toujours à ces quatre épisodes mais pourtant on reste accrochés. (si on est fan bien évidemment...).

Episode 16: What they died for?

Après un épisode 15 mal placé car brisant la montée d'adrénaline de l'intense épisode 14, nous retrouvons nos disparus là où nous les avions quittés: sur la plage en train de pleurer leurs morts. Ce qui m'emmène au premier défaut de l'épisode et de la saison en fait: le traitement des personnages. Lapidus n'était certes pas au centre de la série mais le fait que personne n'évoque -ne serait ce qu'en une seule phrase- sa disparition est un manque de respect grotesque (ou alors il a survécu mais dans ce cas c'est très maladroit). C'est la même chose pour Widmore. Abattu comme un chien alors qu'il n'a pas livré ses réponses (règle de sa guerre avec Ben). Dommage. Pour Richard je n'en parlerai que subrepticement car je doute de sa mort. Dans un autre registre, le traitement de Ben est tout aussi irrespectueux. Il n'est plus qu'une caricature de lui même. Le fait qu'il trahisse Widmore passe encore étant donné qu'il est en partie responsable de la mort de sa fille mais lorsqu'il demande au monstre si il y a quelqu'un d'autre à tuer, les yeux écarquillés on y croit moyennement. Ce n'est pas nouveau cette saison mais à un moment il faut dire stop.

Voilà pour les défauts. Cet épisode met en place le final et ses enjeux. Dans les flashsideways, Desmond poursuit son plan qui consiste à réunir tout les protagonistes au même endroit. Il fait se remémorer Ben, il libère Kate et Sayid, il pousse Locke à se faire opérer par Jack. Pourquoi veut il les réunir? Mystère. Sur l'île, c'est le grand moment de choisir le successeur. Jacob apparaît en chair et en os (facilité) et explique aux quatre survivants de désigner lequel prendra la place de gardien. Comme prévu, Jack se désigne. Il passe donc l'étape du rituel. Le seul problème, c'est que Jacob ne lui explique rien mis à part l'existence de la lumière. On n'en saura pas plus. L'autre révélation est donnée par Widmore avant de mourir. Desmond est l'ultime barrière pour empêcher le monstre de quitter l'île. Ce dernier annonce son plan final: la détruire.

Même si il ne reste que deux épisodes et que la fin est proche comme le dit Jacob, j'ai l'impression qu'il en reste encore un grand nombre. Je n'ai pas la moindre idée de la direction du final, je ne me perdrais donc pas en spéculations. Je souhaite seulement qu'il soit dense, sujet à interprétation et qu'il livre enfin les réponses que les scénaristes ont décidé de conserver jusqu'au dernier instant. Ils nous doivent au moins cela.

Episode 17 et 18: The End (Series finale)

 

  

Voilà nous y sommes! Lost est terminée. Je ne sais pas dans quel état vous étiez lorsque vous avez lancé ce final mais de mon côté, le stress dominait. J'ai attendu deux bonnes heures avant de l'entamer. Non pas que je ne voulais pas quitter la série -toute bonne chose a une fin- j'avais en fait peur de la déception, de me retrouver à pester contre la fin, d'avoir la désagréable sensation d'avoir perdu mon temps. Au final, il fallait bien le regarder... Et autant vous le dire d'entrée de jeu: j'ai aimé.

Par où commencer? Écrire sur ce double épisode est un exercice périlleux. Il ne faut rien oublier et en même temps retranscrire en mots des impressions viscérales avec si peu de recul est difficile. Je vais débuter par une description des évènements.

It's the final countdown!

L'épisode commence par une magnifique séquence qui rappelle que la série est une affaire de dualité. La construction: présent/flash, l'opposition des personnages, la vie et la mort, la religion et la science, le Bien et le Mal. Tout est question de dualisme et cette séquence qui met en scène les personnages dans leur vie sur l'île et leur vie dans la réalité alternée en est un parfait exemple. C'est un peu le calme avant la tempête. L'épisode précédent a mis en place les enjeux du final. La réunion de tout le monde dans le monde parallèle et la destruction de l'île par le monstre. Et oui, les scénaristes n'iront pas plus loin que ces enjeux. Comme si il s'agissait d'un simple season finale. Les réponses ne viendront pas. Si l'intégralité de la saison tendait à le prouver, dès le début de l'épisode on n'en doutera plus. Soit. On y reviendra. Commençons avec les évènements de l'île. Jack est le successeur. Ce qui ennuie NotLocke car il trouve que ce choix était facile. Sympa l'auto-dérision. En parlant de facilité, Lapidus est bien vivant et il nous a révélé son secret: il est le cousin de flipper. Tout le monde se regroupe et ils décident d'aller tous ensemble à la fontaine. On retrouve à ce moment notre bonne vieille opposition man of faith/man of science, mais inversée. Jack croit et le monstre non. Ce dernier pense que jeter Desmond (qui est donc le seul à pouvoir y pénétrer) dans la lumière va détruire l'île alors que Jack pense que cette action va lui permettre d'en finir avec celui dont on ne connaîtra jamais le nom. Au final, les deux ont raison. L'île tremble et coule alors que Smokey redevient humain. Il va donc falloir départager la foi et la raison. Le combat métaphorique entre les deux se termine au bord d'une falaise. Bien que la foi ait été blessée (coup de couteau) par la fin imminente de l'île, elle se débarrasse de la raison, sur une phrase ridicule de Kate. Ce combat peut faire sourire et le fait que la foi (aveugle) l'emporte peut sembler arriéré et obscurantiste mais tout n'est pas négatif dans le fait de croire. Du coup, Jack agonisant décide de se sacrifier pour sauver l'île qu'il détestait tant et ses amis. Il s'abandonne totalement à sa foi et vient mourir à l'endroit où il est « né ». Il aura été le guide du groupe jusqu'à la fin. Son évolution est achevée et il cristallise l'opinion des auteurs sur leur création. Mais là aussi, j'y reviendrais. Avant de passer l'arme à gauche, il passe la main à Hurley. On peut voir qu'au final, sans donner de réponses concrètes, ils prouvent que l'île est ce qu'on veut qu'elle soit. Le rituel de passation devient ainsi dépourvu à l'extrême. Une bouteille usagée et de l'eau polluée font l'affaire. Seul la foi compte.

Du côté de la réalité parallèle, tout s'éclaire enfin. Tout au long de l'épisode, les personnages se souviennent et c'est l'occasion de revoir les morts (Charlie, Juliet, Faraday, Charlotte, Boone, Shannon...) et les couples se reforment. Ce cheminement est au centre de l'épisode. Se basant sur l'émotion à outrance, le tout sent l'happy end et on se demande si leur seul but est de nous faire pleurer. La nostalgie est bien présente et c'est avec plaisir que l'on se plonge dans nos souvenirs. Mais pourtant, on se demande bien à quoi cela sert mis à part nous faire nous rappeler. Et puis l'épisode avance et tout devient clair. Lorsque arrive le final, on a compris que tous sont morts. D'abord on tremble, on se dit que l'île est vraiment le purgatoire et qu'ils n'ont pas survécu au crash. Mais ce n'est pas cela. Ouf. La réalité alternative est, elle, une sorte de purgatoire. Le but de son existence et de faire la paix avec soi-même afin de lâcher prise et de mourir, serein. C'est exactement ce qui arrive à Jack. Rideau.

L'art de la parabole

La fin n'apparaît pas de manière limpide tout de suite. Mais avec le recul, la volonté des auteurs apparaît plus clairement. Sans encore rentrer dans le débat du bon ou du mauvais final, nous allons l'aborder de manière clinique. Ainsi, la réalité alternée est hors du temps et de l'espace. Avant de mourir, les hommes s'y retrouvent afin de se remémorer leur vie, faire la paix avec leurs succès, leurs échecs et leurs erreurs. Le mot rédemption arrive aux lèvres et on se rappelle que cela à toujours été un des thèmes de la série. L'île apparaissait comme un lieu dans lequel ils pouvaient trouver le pardon. Une fois que l'on a fait la paix avec nous-même, il est temps de lâcher prise et d'aller vers l'avant. Les scénaristes se gardent bien de dire ce qu'il y a de l'autre côté. Ce n'est pas leur objet et chacun pourra y voir ce qu'il veut en fonction de sa religion. Parabole religieuse sur l'acceptation de la mort (ou de la fin de la série si on veut), le final n'est pas que cela. Si vous n'êtes pas croyant, vous n'êtes pas forcés de le voir comme tel. En effet, ils ne parlent pas de destination, libre à vous de penser qu'il n'y a rien de l'autre côté. Le message est le même: la destination ne compte pas, il faut apprécier le voyage. Ce qui vous permet le laisser aller nécessaire pour partir. C'est là la grande force du final. Il laisse la possibilité à chacun de prendre ce qui l'intéresse. C'est en même temps un message d'espoir, d'optimisme, une des plus belles approches de la mort depuis Six Feet Under et une fin fataliste (ils nous montrent tous les personnages heureux avant de nous dire qu'au final ils sont presque tous morts). Oui, la mort est inévitable (même pour Richard), oui, cela effraie mais si vous parvenez à faire preuve de renoncement, elle est plus facile à accepter. Cette conclusion peut sembler n'être qu'un truisme mais pourtant la construction et l'émotion transmise en font une parabole intéressante.

Jack, ce héros.

Eh oui, bien que durant toutes ces saisons, j'ai voulu croire que tous les personnages originaux étaient placés sur un pied d'égalité! J'ai été forcé d'admettre avec cette saison 6 que ce n'était pas seulement du favoritisme frivole de la part des scénaristes. Si Jack était au centre du récit c'est parce qu'ils avaient besoin de son point de vue. Il est comme une bouée pour la série. Déjà, elle s'ouvre et se ferme sur le même plan de cet homme de raison. De plus, maintenant que l'on sait la fin, on comprend que la mort qui nous est contée est celle de Jack. Ils auraient pu prendre n'importe quel personnage pour expliquer la parabole. En effet, ils sont tous morts. Le choix de Jack s'impose comme une évidence. Revenons sur le plan d'ouverture. Un homme de science, à l'esprit cartésien se réveille sur un île mystérieuse. Au début, il refuse de croire à quoi que se soit, il n'a foi en rien. Petit à petit, au cours d'un développement de cinq saisons et l'aide d'autres personnages: Locke, Jacob, le monstre, il commence à croire en l'île (un voyage dans le temps quoi de mieux pour persuader quelqu'un). Il a un destin. Il a toujours été un guide pour les autres. Sa « mission » finale est de se sacrifier pour que ses amis soient libres. Il accepte et meurt serein. Ce qu'ils essaient de nous dire avec ce personnage et son évolution, c'est que la raison n'aide en rien fasse la mort. Seule la foi permet le renoncement nécessaire. Voilà qui fait de Jack le vecteur de tous les messages et le centre de la série. Avec une pointe de cynisme, on peut dire que le docteur représente le spectateur. Il attend des réponses claires et précises alors qu'on lui dit de croire et d'accepter le fait qu'il en existe aucunes.

The End.

Alors que penser de ce final? Je ne peux, hélas que donner mon avis. J'ai aimé. Je pense que tout le monde aura sa vision. En extrapolant, on peut dire que la fin va diviser les fans. Ce qui est paradoxal pour une série communautaire qui vise le rassemblement. Ceux qui attendent toutes les réponses seront déçus et ceux qui préfèrent le traitement des personnages seront satisfaits (quoique). Je vous mentirai en disant que je ne suis pas frustré de ne pas savoir ce qu'est l'île, ce qu'est exactement le monstre, ce que font des Égyptiens au milieu de ce mic-mac......... Je le suis. Mais comme il faut accepter le fait que l'on obtiendra jamais de réponses à toutes les questions de l'Univers (eh non ce n'est pas 42), il faut accepter que les questions de Lost resteront métaphysique. Il faut tout de même saluer le courage (ou condamner la lâcheté au choix) des créateurs d'avoir choisi cette sortie périlleuse. Il faut surtout retenir que la série nous a maintenu en haleine six ans comme très peu ont su le faire avant (surtout sur un network). Donc merci. Et comme dit le bouchon humain: « See you in other life, brotha! »

NAMASTE!!!!