Mais que fait la Police?

La période de Noël-Nouvel An a été relativement calme en station, selon la Police municipale: «la situation à Crans-Montana est stable», constate le commandant Ivo Gerosa. Et ce même si, dans Le Nouvelliste du 2 février, on apprenait que Le Pub avait été fermé suite à une grave bagarre et que le New Heaven avait aussi connu une soirée chahutée. Ces accrochages (regrettables) se sont déroulés hors de la période de forte affluence des fêtes de fin d’années. Si ces événements font parler d’eux dans le public, le quotidien des policiers est fait de toutes sortes de choses, certaines banales, d'autres moins. Coup d’œil dans la «main courante» où sont notées toutes les interventions.
Du 17 décembre 2009 au 5 janvier 2010, les agents de la municipales ont effectué 94 sorties, 54 interventions de jour et 40 durant la nuit, dont 27 sur appel.
Grandes soifs
Parmi les causes récurrentes de problèmes, il y a l’état d’ébriété de quidams au sortir de bars qui s’échauffent et en viennent aux mains, font simplement du tapage nocturne sur la voie publique ou détériore du matériel. La cellule de dégrisement au bâtiment des polices de Crans-Montana est bien fréquentée… Ce que voient passer les policiers n’est pas banal, comme lorsque ces deux demoiselles (16 ans) ont été amenées pendant la nuit au poste par deux touristes: elles ne se souvenaient plus où elles logeaient tant elles avaient bu et n’étaient pas capable de rentrer chez elles… Pour l’anecdote, signalons qu’ailleurs en Valais, il y a quelques jours, la Police cantonale a interpellé une femme de 27 ans qui avait dans les veines 2.82 pour mille à 11 heures du matin. Evidemment, il y a aussi des messieurs quoi boivent trop, n’est-ce pas…
Replongeons dans les pages de la main courante pour se faire une idée du quotidien policier. Ce jour-là, il a fallu intervenir parce que des chevaux étaient en liberté, échappés de leur parc. D’autre fois, ce sont des chiens qui errent. En début de soirée, une femme s’est retrouvée enfermée dans un grand magasin, et elle a appelé au secours la Police; c’est le service de nettoyage l’a libérée à 20 h 30.
Voitures volages
Les aventures avec les voitures sont diverses: un soir après un repas dans un restaurant, un client ne retrouvait plus son auto; pensant à un vol, il a appelé la Police. Mais au final c’est sa mémoire qui faisait défaut, puisqu’il avait parqué simplement ailleurs… Il y a des mises en fourrière qui, parfois, sont nécessaires, ou des voitures qui se retrouvent au mauvais endroit: un propriétaire d’un garage a eu la surprise de trouver une auto qui n’était pas la sienne dans son box, le garagiste avait ramené le véhicule confié par un client au faux endroit… Les voitures, c’est aussi la circulation, cette route qu’il a fallu fermer en attendant la saleuse pour éviter les collisions inévitables sur une chaussée verglacée, une rue qu’il a fallu fermer pour laisser accès aux secours appelés pour éteindre un incendie. Le chapitre voiture, c’est aussi cette triste histoire d’un chauffeur de taxi agressé. Ou encore ces razzias sur les remorques sans plaques d’immatriculation sur la voie publique que la Police municipale a mises à la fourrière. Une d’entre elles stationnait ainsi depuis des années: personne ne l’a réclamée auprès de la Police, l’enquête a permis de découvrir qu’elle appartenait à une entreprise de la région qui n’était pas au courant de posséder ce bien…
Qualités psychologiques indispensables
Parmi les interventions difficiles, il y a les appels pour suicide ou tentatives de suicide, parce que quelqu’un a un proche qui ne répond plus et s’inquiète en demandant à la Police de se rendre sur place. Il y a les cas de violence conjugales, pénibles aussi, surtout lorsqu’il y a des enfants.
Parfois la police est amenée à fouiller les poubelles, histoire de trouver à qui appartiennent ces sacs déposés au mauvais endroit: soyez prudents et jetez vos déchets au bon endroit, car les agents fouillent les ordures jusqu’à trouver des indices qui vous désignent… Et amende il y aura… Ce fut le cas pour cet établissement public qui désormais se souviendra de l’emplacement du molok le plus proche.
Nombreuses tâches administratives
Ajoutez à cela les patrouilles, les contrôles dans les établissements publics (comme celui qui a concerné récemment les «artistes» de cabaret qui étaient toutes en ordre), les actions de prévention, l’escorte d’une conseillère fédérale ou la sécurité d’une personnalité, et bien sûr toutes les nombreuses tâches administratives dévolues à la Police municipale, comme toutes les enquêtes nécessaires pour les demandes en vue de l’obtention de la nationalité suisse.
Sommeil fractionné
Et puis il y a le service de piquet: à tout de rôle, tous les agents (deux par nuits) sont affectés à ce service de piquet; ceux qui logent sur les territoires de nos communes rentrent chez eux après leur journée de travail, emportant le téléphone mobile sur lequel sont déviés les appels, ceux qui vivent hors territoire passent la nuit au poste de Crans-Montana. Certaines nuits sont calmes, d’autres le sont moins et il faut sortir de son lit pour aller sur le terrain, parfois il s’agit juste de prendre l’appel d’une personne bloquée dans un parking à barrière, barrière que le policier peut ouvrir sans quitter son lit, en appuyant sur une touche de son natel. Mais ces appels sur l’oreiller peuvent être nombreux, le mobile sonnant à chaque fois que quelqu’un pèse sur le bouton à la borne de sortie, encombrant la ligne d’urgence parfois inutilement… Terminons ce chapitre en disant que les policiers de piquet sont payés pour chaque intervention à l’extérieur, s’ils ne bougent pas de chez eux, leur fiche de salaire n’est créditée que d’une trentaine de francs par nuit, quels que soit le nombre d’appels téléphoniques reçus.
Caméras: vraiment utiles
Récemment, une délégation d’une autre station est venue voir ce que l’installation des caméras de surveillance a amené en matière de sécurité. Ivo Gerosa rappelle une nouvelle fois combien ces caméras ont permis de réduire les actes d’incivilités, et de trouver les acteurs de ces actes.
Prochain épisode : la Police cantonale, venue mercredi soir présenter son fonctionnement aux délégués de l’Association des communes de Crans-Montana. Je vous donnerai ici un résumé de ce qui s’est dit.
Documents utiles liés à la Police municipale (par exemple pour les objets perdus, mémos à l'usage des jeunes et de leurs parents, contestation d'une amende d'ordre, etc.): c'est là.