Aden est une ville cosmopolite. Les citernes de Tawila creusées au 1er siècle dans les flancs du djebel Shamsan collectent l’eau de pluie grâce à un ingénieux système de canalisations. 18 citernes de 500 000 hectolitres n’irriguent plus à présent que le magnifique jardin tropical aménagé à l’entrée du site. Près de la poste centrale s’élève la maison reconstituée d’Arthur Rimbaud (Rambo pour les Arabophones). Le poète avait quitté l’adolescence tourmentée pour devenir alors négociant en café et trafiquant d’armes.
Habbân est l’une des plus belles villes du Sud. Elle abrita longtemps de nombreux orfèvres juifs. Les cornes de bouquetin fixées sur les murs et les toits, les cauris incrustés sur le linteau des portes, servent à repousser les esprits maléfiques.
Al-Mukallâ est cet ancien poste douanier, érigé en 1884 sur un piton basaltique. Il est construit à la sortie de la citadelle d’Husn Al-Ghuwayzi.
Le wadi Doan voit les femmes entièrement vêtues de noir, masquées de velours et coiffées d’un chapeau de paille conique qui suivent les troupeaux de chèvres.
A noter la magnificence des maisons, palais de terre crue aux magnifiques portes sculptées garnies de clous en cuivre ou en argent. Les propriétaires de ces demeures sont les habitants partis faire fortune en Indonésie. L’immeuble fait 25 m de haut. Les artisans confectionnent des briques en mélangeant l’argile, l’eau et la paille de maïs. Ils les laissent sécher dans les moules au soleil. La première rangée de briques est posée pour délimiter le pourtour de la future maison. Le propriétaire sacrifie un ou deux moutons en présence d’un cheikh. La tête ensanglantée des victimes est posée successivement aux quatre coins de l’édifice afin d’écarter les djinns qui sont les démons bédouins. D’autres rites propitiatoires accompagnent la pose des dernières poutres du toit.
Al-Hajarayn signifie ‘les deux falaises’. Il domine la vallée du wadi Hajarayn. Ce vénérable village de pierre ressemble à Al-Hajjara dans le Djebel Harâz.
Le wadi Hadramaout est une oasis de 200 km de long isolée du nord par le Rub’ al-Khâli et au sud par le plateau de Jôl. 7000 hectares sont des palmeraies, 7000 autres sont dédiés au blé, sorgho, luzerne, oignons, tomates. Les femmes sont vêtues de noir et coiffées du madhalla (chapeau conique).
Shibâm, tout le monde connaît cette ville ! 500 gratte-ciel serrés sur 900 m² mérite son nom de « Manhattan du désert ». Ce sont les descendants de la population partie dans les années 1650 chercher fortune à Singapour, Java, Batavia, en Malaisie et dans le Sud de l’Inde qui sont revenus dans les années 1820. Ils ont consacré une partie de leur fortune à l’édification de ces maisons-tours, symboles de leur réussite. Entourée d’un mur d’enceinte percée d’une unique porte, Shibâm forme un tout homogène, dressé au centre de la vallée.
La descente sur la ville en avion est extraordinaire d’autant que le pilote avant l’atterrissage vous fait profiter d’un tour de ville. La hauteur des bâtiments, 5 à 7 étages, étonne dans un premier temps, puis les nuances d’ocre clair et blanc des façades vous font succomber. Les façades lisses sont percées d’étroites fenêtres alignées. Les fondations sont en pierre. L’épaisseur des murs diminue à mesure des étages ce qui donne une allure effilée aux bâtiments. Les toits sont plats, imperméabilisés par le ramad, un plâtre de chaux, de cendre de bois, de galets pilés et de sable fin. Si l’entretien est bon, ses habitations résistent 2 à 3 siècles. La plus ancienne maison-tour date de 1609. La plupart ont été construites en 1820 et 1915.
A Sayûn, l’imposant palais du sultan domine la ville. Depuis les toits en terrasse, on jouit d’une belle vue sur la ville.
Tarîm, vous serez surpris par le minaret quadrangulaire de la mosquée Al-Mindhar de style javanais.
Les neuf mausolées à coupole du cimetière d’Aynat sont décorés de belles calligraphies. Comme souvent au Yémen, on se protège des maléfices en décorant le mur d’enceinte de l’habitation avec des cornes de bouquetins. Nul ne trouve plus de bouquetins au Yémen actuellement, mais l’animal et surtout ses cornes reste sacrés !
A noter que sur les fresques de Maarib et les peintures rupestres du wadi Dhar, on retrouve les cornes de bouquetins.
Sabine
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