Ce temps à double tranchant

Publié le 04 février 2010 par Fred Desbordes

La porte s'est refermée sur les derniers clients. Biolay fredonne tout seul son “prenons le large”. Maintenant il est l'heure de tout ranger avant de fermer. Ecouter Biolay à la fermeture d'un café c'est un peu comme déguster une madeleine à la terrasse d'un fast-food : Vous voudriez prendre le temps de savourer, de laisser couler les notes et la voix grave mais déjà le temps vous rappelle à l'ordre. Le temps, tout le temps, qui surgit en porte à faux, quand on ne le voudrait pas. Le temps, le mauvais moment, l'espace temps insensé qui cavalcade le long de la chaussée. Ce temps dont vous voudriez jouir, encore et encore, alors que vous sentez, s'insérer dans vos veines une aube nouvelle, un goût de printemps où le champ des possibles vous murmure l'absolument.

Ce temps à double tranchant et tous ces signes des temps, numériques, mécaniques qui battent froidement la rythmique et les minutes défilent sur votre écran. Et vous, vous avez la tête ailleurs. Mais vous ne direz pas où…