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manifeste poétique du 21 éme siècle

Publié le 03 février 2010 par Xaviercaron

La poésie du 21 éme siécle existe-t-elle et, si non, faut-il l’inventer ?

Manifeste du 31/01/2010,

Publié le 03/02/2010, parce que publié à Bahia ou tout arrive en retard,

Je ne suis pas un savant, pas même un connaisseur, tout juste un poète né qui depuis toujours rimaille sans toujours trouver. Mais cessant de regarder mon nez je cherchais sur la toile un état des lieux. Je louchais sur google et ses louches suggestions. Poète fut ma première clef :

La page de google, la voici, telle quelle : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_chronologique_de_po%C3%A8tes

Point de combat pour le référencement. Des pages autogènérées à peine capable d’atrapper Averell le plus demeuré des quatre Dalton. Pour moi au Brésil c’est même un miracle que vous n’êtes pas prêts de voir ! pas une seule pub !!! Vous vous tartinerez des publicités pour des anthologies ou les « œuvres complètes » d’un monument libres de droits comme Beaudelaire, Wilde ou Lamartine.

Je décide d’aller jeter un coup d’œil sur Wikipédia, la premiére réponse de google.Une liste bien peu poétique mais chronolo-linguistique qui me révéle qu’en quelque langue que ce soit il n’y avait point encore de poête au 21 ème siècle. Il est vrai qu’en la seconde moitié du vingtième, l’espéce était en voie de disparition.

Les hommes de la seconde moitié du vingtième auront réussi à sauvegarder les éléphants, les tigres et je ne sais combien d’autres espèces,  ils n’auront pas réussi à préserver les poètes. Nous pouvons encore faire quelque chose, peux être, si nous allons vite, mais prenons toutefois le temps de voir ce qu’il en est de la poésie.

Poésie en sésame, je pénétrais de nouveau dans les arcanes de la machines qui me proposa une page toute aussi émoustillante. Je ne la reproduis même pas ici. Copie conforme. Rien d’intéressant, rien de poétique. La poésie, elle aussi, était en état de mort clinique. Je veux dire n’existait plus, ne représentait même plus un marché suffisant pour qu’un petit malin se fabrique une belle page pour atirer du monde gratuitement sur un site. Car c’était cela que me révélaient de façon effroyablement cru ces deux pages de Google : Dans un monde virtuel ou chaque recherche des internautes est analysée, disséquée, afin de voir ou il est possible de gagner des « prospects » pour pas cher, si les pages de réponses Google aux requêtes « Poésies » et « Poêtes » avaient en tête de liste des sites aussi peu « spécialisés dans la poésie » , faisant aussi peu d’efforts pour la rédaction de leurs textes ( dont l’on voit bien qu’ils sont écrit par des robots) , c’est que le segment de marché n’intéresse personne. Il est tout simplement trop petit. La poésie n’existe plus.

Dans un sens, cela me rassurait, tout au moins me laissait une chance sur deux :Si la poésie était vivante, mais que Google n’en rendait pas bien compte, l’horizon s’éclaircissait pour l’homme mais s’assombrissait pour moi.

Mais si la poésie était morte, alors, je n’étais probablement pas seul. Il existait d’autres poétes, d’autres sorciers qui comme moi tentaient de communiquer dans le noir. Nous avions seulement perdus nos instrument, nous pourrions nous en sortir. Inventons, inventons les nouveaux instruments, inventons la poésie du vingt et uniéme siécle.

Xavier Caron


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LES COMMENTAIRES (1)

Par guillaume r.
posté le 26 juillet à 11:13
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Monsieur, permettez-moi de soumettre à votre réflexion quelques mots, pour la poésie de sagesse...... bien à vous, guillaume r. , http://www.poesielibre.fr

Que nous est souvent prétexte à poésie ? Une sensibilité exacerbée, et dénuée de conscience, se mêlant de sujets intimes sans montrer de nouvelles manières de craindre et aimer. En guise de poésie, nous avons une imagination débordante, quoique dénuée d'esprit, évoquant les plus grandes choses, la nature, la mort et les dieux, sans y instiller de sagesse et d'idées nouvelles. Comment, est-ce poésie qu'amasser images et sentiments pour rêvasser, sans effort de pensée ? ô mes amis, quand nous vient une image ou une impression, n'en évoquons pas d'autres, attendons qu'une perspective se forme. Il faut "habituer l'oeuil au calme, à la patience, à laisser les choses venir à lui [...]" et "ne pas réagir immédiatement à toute sollicitation [...]". D'une image, dégageons une conduite, voire une éthique, une sagesse et des idées. Ainsi lentement, depuis la réalité immédiate et quotidienne, la poésie élabore toujours de plus hautes manières de penser et de vivre, par le moyen d'un langage imagé. Devant un arbre, un fruit ou un oiseau, la poésie élève nos représentations de la vie, de la mort et des plus grandes choses. N'est-ce évidence, pourquoi le rappeler ? L'ennuie est qu'une attitude vulgaire tient souvent lieu de poésie : l' "incapacité de résister à une sollicitation" fait amasser images et sentiments sans distinction, sans soucis des distances. Nous voilà ravis et confus par une sensibilité, une imagination étrangère : nous voilà surechauffés et intempérants, sans facultés humaines ni esprit, et aue devient notre poésie ? On parle d'un vaisseau fantôme, ou d'un bateau ivre, on se figure en albatros échoué sur le bateau, en "voyant", en poète maudit, victime de l'incompréhension des hommes, quand on n'offre pourtant le moindre don ! Malheur, la poésie se réduit à un artifice ou une "alchimie" du verbe, le langage imagé ne porte plus d'idées. Peuvent-ils créer, les rêveurs prétentieux, ou vaguement innover, encombrer d'images dépourvues de sens des thèmes éculés ? Malheur, on n'a dès lors plus d'oreilles pour les poètes, on a galvaudé les images et les nobles noms ! On a sali jusqu'au rêve, qui naît d'une grande tension psychique, et récompense les grandes idées : il devient un confort, une rêverie. On a sali le soleil en l'évoquant à tous propos, jusqu'à ne plus entendre le poète qui disait dès le prologue : " ô toi, grand astre ! N'aurais-tu ceux que tu éclaires, lors que serait ton heur ?". Ainsi se prolongent les anciennes morales, ressassant une basse culture de cruauté et de compassion, bien que des poètes nous proposent un authentique immoralisme, et une morale aristocratique. "Es-tu capable de te donner toi-même et ton mal et ton bien [...] ? D'être toi-même de ta loi juge et justicier ?" ainsi nous parlait un poète, ajoutant : "je veux entendre la pensée qui te domines, et non que tu secouas un joug". De même, on se satisfait encore de dieux moralisateurs et autres obscures puissances tutélaires, bien qu'un poète sut représenter "des dieux qui dansent [et qui] de tout vêtement se feraient honte" ! Et encore on plie genoux pendant les ignobles rituels de l'enterrement, bien qu'un poète enseigna qu' "en [notre] mort doivent brasiller [notre] esprit et [notre] vertu encore, semblables au Soleil qui sur la Terre se couche [...]", et dès lors, ô mes amis ! Comment tolérer métaphysiques et religion stériles quand un poète nous apprend la "libre mort" de qui "possède une fin et un héritier" en esprit !... "Ainsi parlait Zarathoustra". Ainsi pour le profit de tous les prêtres, marchands et entremetteurs, nous avon spour poésie et génie des rêveries nous confortant dans les plus viles habitudes ! Devant un penseur poète ne sommes-nous gênés, telle la canaille devant un aristocrate, l'instinct grégaire satisfait d'une abyssale niaiserie ? Il est ici besoin d'une loufoque quoique infâme lubie moderne selon laquelle nous serions tous poètes : comme s'il nous venait à tous de grandes idées, comme si une noble dame accordait ses faveurs au premier venu. Oui, composer un poème est un droit, que l'on conquiert de haute lutte : des époques entières voient lutter, étonnées, ébahies, des valeurs et des vertus, avant aue de haute autorité et dans une grande pureté d'instincts naissent idées et types élevés. Un jour de l'antiquité grecque, un riche propriétaire déménageait ses meubles, et Diogène demanda : "N'a-t-il pas honte de posséder tant de choses sans se posséder lui-même ?". Puis au XIXème siècle, Zarathoustra nous consacrait et nous renvoyait à "une nouvelle noblesse" que l'on ne pourrait acheter, "car a bien peu de valeur ce qui a son prix". Il nous est ainsi permit de dire aujourd'hui qu' "à la noblesse les mains sont assez, pour tenir une flûte et un livre" : dès lors, ô mes amis ! Si l'on avait des poètes le détachement et les vertus, les anciennes formes de pouvoir et l'Etat s'effondreraient, si l'on n'était abasourdis de rêverie.

Dans les époques de vie ascendantes, on évalue une pensée en "[se] demandant si l'on peut vivre selon ses principes" : une poésie exaltant force, distances, amour et rire est seulement convenable et décente. Cela suppose noble tradition, volonté et santé, bien au-dessus de nos viles habitudes de pensée. Dès lors, n'est-ce honteux d'enjoliver son ennui par la rêverie, l'ennui n'est-il père des malheurs et des vices ? Il est ainsi loufoque quoique infâme d'élire pour poètes et génies un adolescent qui s'ennuyait "beaucoup, toujours", ainsi qu'un drogué, habitué des maisons closes, qui idéalisait sa nostalgie dans la grand-ville. "Connaître c'est créer", disait un poète, pour qui le savoir et les vies passées doivent être rachetés. "Le meilleur ne se peut que surmonter", disait-il encore, pour que les plus hautes images et idées soient dépassées. Cela nous mène à "[un] vouloir-vivre sacrifiant allègrement ses types les plus élevés à sa propre inépuisable fécondité". "A toutes choses de nouveau donnez valeur !", ainsi parlait Zarathoustra, pour qui "L'homme est quelque chose qui ne se peut que surmonter". Arrivé là, après ces plates évidences et citations hors de contexte, on n'a rien dit de nouveau : on n'arrive par même au constat nietzschéen pour lequel les poètes devraient assumer une nécessaire part de fable et de mensonge, aulieu de fonder métaphysiques et religions ! Au lieu de lire ou écrire ces propos, ne vaut-il pas mieux s'enrichir des penseurs antiques, ou seulement lire quelques versets de Zarathoustra ?

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